En décembre 2021, la coalition au pouvoir en Belgique acte l’arrêt de son parc nucléaire pour 2025. Toutefois, le contexte international avec la Russie l’oblige à revoir ses plans.
En effet, la stratégie belge consiste à remplacer ses réacteurs par des centrales à gaz. Un choix à présent difficile à assumer alors que les États européens prônent tous la fin de la dépendance aux énergies russes. La Belgique peut-elle encore assumer une sortie totale du nucléaire ?
Vers un prolongement partiel du parc
En Belgique le nucléaire représente 50 à 60 % de la production d’électricité. Elle possède 7 réacteurs dont les deux plus récents sont plus faciles à conserver.
Andrei Goicea, directeur politique chez Foratom, explique :
« Pour l’Allemagne, il pourrait être un peu tard pour maintenir les trois derniers réacteurs en service même si des efforts sont faits pour voir ce qui pourrait être possible, mais en Belgique, les discussions ont englobé des extensions possibles pour au moins deux réacteurs. »
Les réacteurs concernés sont Doel 4 et Tihange 3, qui pèsent à eux seuls 35 % de la capacité nucléaire belge. Par ailleurs, ce sont les réacteurs les plus récents du royaume. L’agence belge de sûreté nucléaire estime que l’on peut étendre leur activité jusqu’en 2035 sans risque.
Les avantages du nucléaire pour la Belgique
La fin du nucléaire ne fait pas l’unanimité dans le royaume, même au sein de la coalition. Le secteur présente de nombreux avantages et en particulier une production locale. Andrei Goicea souligne :
« La plupart des composants nucléaires sont fabriqués en Europe, contrairement à d’autres secteurs [solaire et éolien] qui dépendent de matériaux provenant de l’extérieur de l’Europe. »
Tandis que l’Europe s’inquiète de pouvoir s’approvisionner en gaz ou en pétrole russe, le nucléaire offre des garanties. Le combustible nucléaire est largement disponible en Europe d’autant que la concurrence est limitée sur le marché.
En somme, il est probable que la coalition au pouvoir revienne partiellement sur ses engagements. De fait, le gaz n’est plus une option de transition fiable et le déploiement des énergies renouvelables demande du temps. À noter que, malgré les fermetures annoncées en décembre, la Belgique n’a jamais fermé la porte au nucléaire nouvelle génération.