La Belgique, malgré des succès notables dans l’expansion de l’énergie éolienne, doit encore déployer des efforts importants. Notamment pour réduire son utilisation des combustibles fossiles, diminuer ses émissions de dioxyde de carbone et réduire sa dépendance à l’égard des importations d’énergie.
Un nouvel examen des politiques de la Belgique par l’IEA
Depuis le dernier examen approfondi des politiques énergétiques de la Belgique réalisé par l’IEA en 2016, le pays est devenu un acteur majeur de l’éolien offshore. En 2021, la Belgique disposait de la sixième plus grande capacité éolienne offshore au monde. Un accomplissement majeur compte tenu de la petite taille des eaux territoriales du pays et de leur fréquentation.
Cette production continuera de croître suite aux mesures récemment annoncées pour accélérer et étendre davantage le déploiement de l’éolien en mer. La Belgique travaille également avec d’autres pays nordiques pour développer un réseau électrique offshore combiné.
Elle a également fait preuve d’un engagement fort en faveur de la coopération internationale, en collaborant avec les Pays-Bas, l’Allemagne et la France. Notamment pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en gaz naturel.
Des émissions de gaz à effet de serre toujours élevées
Cependant, les émissions de gaz à effet de serre de la Belgique n’ont que très peu diminué ces dernières années. Pourtant, la stratégie du gouvernement vise à s’aligner sur les objectifs climatiques de l’accord de Paris et de l’Union européenne.
Le rapport de l’IEA recommande à la Belgique de mettre à jour sa stratégie à long terme. Il convient d’inclure un engagement vers la neutralité climatique en 2050.
Le directeur exécutif de l’IEA, Fatih Birol, déclare :
« Dans les années à venir, il faudra se concentrer sans relâche sur une baisse plus marquée des émissions, notamment en orientant le système énergétique du pays vers un large portefeuille de sources d’énergie propres, sûres et abordables. »
Jusqu’à présent, la Belgique a fait des progrès limités dans la réduction de sa dépendance aux combustibles fossiles. En 2020, le pétrole représentait 46 % de la demande énergétique totale, suivi du gaz naturel et d’une petite part de charbon.
Si la part des énergies renouvelables a doublé, elles ne représentaient encore que 13 % de la demande en 2020.
Une suppression progressive du nucléaire en Belgique
La Belgique prévoit de supprimer progressivement la majeure partie de la production d’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2025.
Cette décision suscite des inquiétudes quant à la sécurité de son approvisionnement en électricité. En cause, l’énergie nucléaire a souvent représenté près de la moitié de la production annuelle d’électricité.
À la lumière de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement fédéral belge a décidé en mars de prendre les mesures nécessaires pour prolonger de dix ans la capacité nucléaire. Il souhaite également protéger les consommateurs des prix élevés de l’énergie.
Plus de la moitié du plan de relance économique de la Belgique, d’un montant de 5,9 milliards d’euros, contribue aux objectifs climatiques et énergétiques du pays. On compte des financements pour la mobilité durable, l’efficacité énergétique, l’éolien offshore et l’hydrogène renouvelable.
L’électrification est un aspect essentiel de toute transition énergétique. En Belgique, elle est freinée par des structures tarifaires qui augmentent le coût de l’électricité.