Le réacteur Doel 2, situé dans la région flamande de la Belgique, a été déconnecté du réseau électrique après cinquante années de service. Cette unité de 445 mégawatts électriques (MWe), de type à eau pressurisée, entre désormais dans la phase de démantèlement, conformément au processus de sortie du nucléaire engagé par la loi fédérale du 31 janvier 2003.
La procédure de fermeture encadrée par l’autorité de sûreté
L’opération de mise à l’arrêt a été réalisée sous la supervision de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (FANC), autorité compétente en matière de sûreté. L’étape suivante concerne le déchargement du combustible, son refroidissement dans la piscine de désactivation, puis son transfert vers une installation de stockage temporaire.
Conformément à la réglementation en vigueur, l’exploitant a soumis un avis de cessation d’activités décrivant les mesures post-exploitation à mettre en œuvre. Doel 2 devient ainsi le cinquième réacteur à être fermé dans le pays, après les arrêts successifs de Doel 3 en 2022, Tihange 2 en janvier 2023, Doel 1 en février 2025 et Tihange 1 en septembre 2025.
Des ajustements politiques et opérationnels
Initialement, les réacteurs Doel 1 et 2 devaient être arrêtés en 2015, à l’issue de leur durée de vie de quarante ans. Toutefois, la législation a été modifiée en 2013 et 2015 afin de prolonger leur exploitation de dix années supplémentaires. L’arrêt de Doel 2 marque la fin de cette extension.
Dans le contexte du conflit entre la Russie et l’Ukraine depuis février 2022, le gouvernement fédéral a réévalué sa stratégie énergétique. Les discussions engagées avec Electrabel ont abouti en décembre à un accord pour prolonger de dix ans, jusqu’en 2035, le fonctionnement des deux derniers réacteurs : Doel 4 et Tihange 3.
Redémarrage sous conditions des unités restantes
La poursuite de l’exploitation de Doel 4 et Tihange 3 repose sur la procédure de Long Term Operation (LTO), comprenant une série d’études de sûreté et un plan d’action. Les dossiers LTO ont été remis en décembre 2024. Tihange 3 a été mis à l’arrêt le 5 avril pour inspection et a repris son activité le 10 juillet après validation des critères de sécurité.
Doel 4 a suivi une trajectoire similaire, avec une mise hors ligne le 30 juin et un redémarrage autorisé le 8 octobre. En mai, le Parlement fédéral a abrogé la loi de 2003, supprimant l’interdiction de construire de nouvelles capacités nucléaires et ouvrant la voie à une éventuelle réorientation du mix énergétique belge.
Une incertitude réglementaire post-2035
La FANC a demandé au gouvernement de clarifier d’ici la fin de la législature l’éventualité d’une exploitation au-delà de 2035 pour Doel 4 et Tihange 3. Selon l’agence, une telle décision permettrait d’engager suffisamment tôt les études de sûreté nécessaires et les éventuels investissements à long terme.