Belfort, qui se rêve en capitale française de la filière hydrogène, vient de lancer ses premiers bus électriques à hydrogène pour ses transports en commun et ambitionne d’en équiper la moitié de sa flotte d’ici à 2025, selon le syndicat mixte qui gère le réseau.
Un réseau pionnier en France : Optymo introduit des bus à zéro émission.
Sept nouveaux bus sont testés en exploitation depuis lundi et fonctionneront normalement sur le réseau à la rentrée.
« C’est l’aboutissement d’une réflexion entamée dès 2011 », indique Marc Rovigo, directeur du syndicat mixte des transports en commun (SMTC), qui gère le réseau Optymo.
Mais le coût était initialement trop important et il a fallu l’appui de plusieurs soutiens, qui ont permis d’acheter les bus, dont le coût unitaire s’élève à près de 700.000 euros, contre environ 280.000 euros pour un bus diesel. Les aides (Région Bourgogne-Franche-Comté, État et Europe) ramènent le coût unitaire à 420.000 euros. Le SMTC a dépensé 5,4 millions d’euros pour l’achat des bus et la mise aux normes de ses ateliers. Dans un second temps, 20 nouveaux bus hydrogène renforceront la flotte en 2025.
« 50% de notre flotte sera alors zéro émission », se réjouit Marc Rovigo. « Nous serons le premier réseau de France ».
L’hydrogène, une alternative prometteuse pour le réseau de bus Optymo.
L’option hydrogène a été retenue car elle offre plus d’autonomie, de l’ordre de 400 kilomètres, sachant que le service le plus long d’Optymo fait 390 kilomètres.
« En matière d’exploitation, l’hydrogène c’est presque comme le diesel ou le gaz, avec des pleins qui nécessitent une dizaine de minutes », apprécie Yannick Monnier, directeur de la régie des transports du Territoire de Belfort (RTTB), chargée de l’exploitation du réseau Optymo.
Une station de production et de distribution d’hydrogène a été installée à proximité du dépôt de bus, par Hynamics, filiale du groupe EDF. S’il a un intérêt environnemental, ce choix a toutefois un coût important puisque à l’heure actuelle un plein d’hydrogène est deux fois plus cher que du diesel. Il faut ainsi compter neuf kilos d’hydrogène pour faire 100 kilomètres, un kilo d’hydrogène coûtant environ 10 euros.
« Nous sommes fiers de pouvoir participer à l’écosystème du Territoire de Belfort sur l’hydrogène », insiste cependant Marc Rovigo.
Plusieurs acteurs industriels de la filière se sont en effet installés dans la région de Belfort (Faurecia, McPhy ou Inocel par exemple). Optymo transporte 8 millions de voyageurs par an. Les villes de Pau, Lens ou Auxerre exploitent déjà des bus à hydrogène.