La planification énergétique de la France pour la période 2025-2035 ne sera arrêtée qu’après consultation des deux chambres du Parlement, a déclaré le Premier ministre François Bayrou lors d’une intervention au Sénat. Il a insisté sur le fait que la feuille de route « n’est pas écrite à l’avance » et qu’elle tiendra compte des contributions parlementaires avant sa validation finale prévue à l’été.
Un report stratégique du décret
Initialement attendu au printemps, le décret définissant la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été repoussé pour permettre l’examen d’une proposition de loi portée par le sénateur Les Républicains Daniel Gremillet, déjà adoptée au Sénat. Le gouvernement prévoit que ce texte sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 16 juin. Cette décision a été saluée dans l’hémicycle par une majorité de droite et de centristes favorables à une relance de l’énergie nucléaire en France.
Nucléaire au centre du mix énergétique
Le projet de PPE 2025-2035 prévoit un recentrage sur l’énergie nucléaire, en rupture avec la précédente version qui envisageait la fermeture de réacteurs. Le gouvernement entend désormais construire six nouveaux réacteurs EPR2. Cette orientation vise à faire du nucléaire le pilier principal de la production électrique nationale, selon François Bayrou, qui a évoqué une « convergence majeure » entre les positions gouvernementales et sénatoriales sur ce point.
Réduction des énergies fossiles et maintien des renouvelables
L’objectif du gouvernement est de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique de 60% en 2023 à 42% en 2030, puis à 30% en 2035. En parallèle, la PPE confirme un déploiement accru des énergies renouvelables, notamment dans l’éolien offshore, sans remise en cause des projets existants. Cette double trajectoire vise à aligner la stratégie énergétique nationale sur l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
Interconnexions et sécurité énergétique
En réaction à la panne électrique survenue en Espagne et au Portugal le 28 avril, François Bayrou a souligné que la France restait « structurellement moins à risque ». Il a attribué cette stabilité à une part plus faible d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national et à une géographie favorable aux interconnexions transfrontalières. Il a toutefois rappelé que la diversification des sources d’énergie restait un impératif pour prévenir les défaillances systémiques.