La production mondiale de nickel devrait être suffisamment importante pour répondre à la demande des marchés de l’acier inoxydable et des batteries. Néanmoins, Joni Lukkaroinen, PDG de Terrafame, invite à s’interroger sur l’offre durable de nickel. Il déclare :
« Je pense que les unités de nickel au niveau mondial seront suffisantes, mais savoir s’il y a suffisamment de sulfate de nickel durable est une autre question. »
Un approvisionnement durable de nickel ?
Selon S&P Global, le 9 mai, le sulfate de nickel au comptant de qualité batterie avec une teneur minimale de 22 % de nickel et un maximum de 100 ppb de matériau magnétique était évalué à 6 911,55 $/mt en Chine. Soit une hausse de 36,9 % depuis le début de l’année 2022.
En outre, il faut évoquer la question de l’empreinte carbone de la phase de fabrication. Selon J. Lukkaroinen, celle-ci est plus élevée pour les véhicules électriques que pour les véhicules à moteur à combustion interne traditionnels. Il explique :
« Cela dépend en grande partie de la façon dont les matières premières sont produites. Si l’on examine les différents produits à base de nickel, on constate que la moyenne du nickel est d’environ 5g/km sur l’ensemble du cycle de vie pendant la phase de fabrication. »
Cependant, l’empreinte carbone pourrait être encore plus élevée. Il évoque alors la « NPI route ». Celle-ci était environ 5 à 10 fois plus élevée avec 35 à 50g/km parcourus. Ainsi, l’empreinte carbone d’un véhicule électrique serait plus élevée que celle d’un moteur diesel lorsque le réseau électrique européen moyen est utilisé pour recharger les véhicules.
M. Lukkaroinen commente :
« C’est un défi – il y aura suffisamment d’unités de nickel, mais la question de savoir s’il y a suffisamment d’unités durables est délicate. »
Terrafame mise sur les produits chimiques
Terrafame, mineur et producteur de produits chimiques pour batteries finlandais, développe son usine lancée en juillet 2021. Dans quelques mois, elle devrait atteindre sa pleine capacité. Lukkaroinen a déclaré :
« Au premier trimestre, plus d’un tiers de notre chiffre d’affaires provenait des produits chimiques pour batteries, nous sommes donc en production continue, mais loin de la pleine vitesse, ce qui prendra encore quelques mois. »
Terrafame vise à ce que 80 % de son chiffre d’affaires soit issu des produits chimiques.
Ainsi, elle devrait produire 170 000 mt/an de sulfate de nickel. Cela est suffisant pour quelque 1 million de véhicules électrique par an. De plus, l’usine sera en mesure de fournir 7 400 mt/an de sulfate de cobalt, soit assez pour environ 300 000 véhicules électriques par an. En supposant que la technologie NCM 81 soit utilisée.
Terrafame collabore avec Renault
En octobre 2021, Terrafame a signé un accord avec le groupe Renault. Elle lui fournit du sulfate de nickel à faible teneur en carbone et entièrement traçable, celui-ci est utilisé pour les batteries des véhicules électriques.
Le protocole d’accord signé entre Renault et Terrafame sécurise alors un approvisionnement annuel important en sulfate de nickel. Il représente jusqu’à 15 GWh de capacité annuelle. Selon M. Lukkaroinen, l’accord est encore valable. Il sera finalisé.
Outre l’accord commercial, il s’agit d’un effort conjoint pour construire une chaîne européenne. Celle-ci va de la raffinerie de Terrafam aux usines de fabrications du groupe Renault.