Le gouvernement canadien va accorder jusqu’à 13,2 milliards de dollars canadiens (8,8 milliards d’euros) sur dix ans au constructeur automobile allemand Volkswagen pour la construction de sa première usine de batteries électriques hors d’Europe, au Canada.
Volkswagen avait annoncé mi-mars son intention de construire cette usine à Saint-Thomas, en Ontario, devant ainsi le premier nouveau constructeur à s’installer au Canada en 35 ans. « L’investissement sera fonction du nombre de batteries fabriquées et se situera entre 8 milliards et 13,2 milliards de dollars », a précisé le gouvernement. Cette usine va permettre de créer « 3.000 emplois directs et jusqu’à 30.000 emplois indirects », a souligné le Premier ministre Justin Trudeau, évoquant une « avancée historique ».
Les travaux doivent commencer l’an prochain pour un début de production en 2027. Cette usine sera d’une superficie de plus de 378 terrains de football américain, soit la plus grande usine de fabrication du pays. Elle doit permettre de produire des batteries « pour un million de véhicules électriques par an au plus », selon un communiqué du gouvernement. « A l’échelle du pays, l’usine de Saint-Thomas va être un point d’ancrage national dans la chaîne d’approvisionnement en véhicules électriques », a ajouté M. Trudeau, lors d’un point presse.
Volkswagen investit « 7 milliards de dollars » dans cette usine, soit « l’investissement le plus important de l’histoire du Canada dans le secteur des véhicules électriques ». Cet investissement du numéro 1 européen de l’automobile est un « vote de confiance énorme envers le Canada » et « dans l’avenir de notre secteur automobile », a déclaré François-Philippe Champagne, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, qui prévoit un retour sur investissement d’ici cinq ans.
« Le Canada s’est engagé à fournir à Volkswagen un soutien à la production équivalant au crédit pour production manufacturière de pointe de l’IRA (Inflation Reduction Act) des Etats-Unis, soit 35 dollars américains par kWh », est-il indiqué dans le communiqué. La stratégie canadienne s’inscrit dans la lignée de celle de son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, dont le grand plan climat et contre l’inflation (IRA) prévoit des milliards de subventions pour les industries vertes.
Le Canada « ne peut pas rivaliser » au « même niveau » mais « nous pouvons être très stratégiques et nous l’avons été », s’est félicité Justin Trudeau.
Outre Volkswagen, le constructeur automobile Stellantis (anciennement Fiat Chrysler) et LG Energy Solution ont également conclu un partenariat en 2022 pour la construction d’une nouvelle usine de batteries au Canada, tandis que le fabricant français de pneus Michelin y a agrandi ses installations. Depuis quelques années, le Canada déploie des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses nombreux minéraux rares.