Des barrages en Égypte sont sur le point d’être rénovés. C’est le cas des Haut et Bas barrages d’Assouan et leurs 19 turbines, dans le sud du pays. Cette opération se déroule alors qu’un différend diplomatique cours avec l’Éthiopie concernant son projet de méga barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu, un affluent principal du Nil.
Les barrages en Égypte d’Assouan sur le point d’être rénovés
Le Haut barrage d’Assouan a été construit dans les années 1960. La centrale produit 2,1 GW, avec un réservoir d’une capacité brute de 169 milliards de m3 d’eau. Le Bas barrage d’Assouan, quant à lui, a été construit en 1902 et a été relevé deux fois en 1912 et 1933. La centrale produit 560 MW, avec un réservoir d’environ 4,9 milliards de m3 d’eau.
Hisham Kamal, le directeur de la société de production d’énergie hydroélectrique, a déclaré que la société avait lancé des appels d’offres pour la réhabilitation des deux barrages. Le financement sera assuré par un prêt du ministère allemand de la coopération économique et du développement dans le cadre d’un accord signé avec la banque de développement allemande KfW. Le coût de la réhabilitation des centrales est estimé à 41 millions d’euros.
« L’objectif du projet est d’assurer la fourniture d’une énergie hydroélectrique durable et de contribuer à l’amélioration du climat et à la fourniture d’une électricité propre et rentable », ajoute Hisham Kamal.
Les barrages égyptiens au cœur d’un contexte géopolitique tendu
Or une autre problématique bouscule les opérations. La capacité du Haut barrage à produire de l’électricité pourrait en effet être réduite de 10 à 20% en raison du projet de barrage de la Renaissance éthiopien (GERD), l’un des plus grands projets de barrages en Afrique, qu’Addis-Abeba construit sur le Nil bleu. Sa construction menerait donc à une perte significative de productivité pour l’Égypte, même si le Haut barrage d’Assouan ne représente que 5% de la production totale d’électricité du pays.
Des années de négociations autour du mégaprojet éthiopien n’ont abouti à aucun accord. Le 15 septembre 2021, le Conseil de sécurité des Nations Unies appelaient donc les trois pays à reprendre les négociations, afin de parvenir à un accord contraignant « dans un délai raisonnable ». Si Le Caire et Khartoum ont salué cette déclaration, Addis-Abeba a déclaré qu’elle ne reconnaîtrait aucune revendication qui pourrait être soulevée sur la base de cette déclaration.
Selon les propos d’Abbas Sharaki, professeur de géologie et de ressources en eau à l’université du Caire, recueillis par Al-Monitor, si aucun accord contraignant n’est conclut d’ici peu, la situation s’aggravera dangereusement.