Le barrage hydroélectrique de la Renaissance, construit sur la portion Éthiopienne du Nil, créer des tensions avec l’Égypte et le Soudan. Ces derniers craignent pour leurs approvisionnements en eau provenant en très grande partie du Nil. Pourtant, le cycle de négociation qui se terminait mardi 6 avril à Kinshasa n’a rien donné.
Le barrage hydroélectrique de la Renaissance tend les relations
Les délégations des trois pays se sont réunies en République démocratique du Congo pour tenter de sortir de l’impasse. L’Égypte avait déclaré que cette réunion représentait la dernière chance de relancer les négociations.
L’Éthiopie maintient sa position
Mais après la réunion, l’Éthiopie a affirmé que le remplissage du barrage hydroélectrique serait effectué comme prévu. Le ministère des Affaires étrangères Éthiopien a toutefois exprimé sa volonté de faciliter l’échange de données et d’informations sur le remplissage.
« L’Éthiopie ne peut pas conclure un accord qui l’empêcherait d’exercer ses droits légitimes actuels et futurs sur l’utilisation du Nil », ajoute le ministère.
Violation du droit international selon le Soudan
La ministre Soudanaise des Affaires étrangères, Mariam al-Sadig al-Mahdi, a affirmé que les mesures unilatérales de l’Éthiopie constituaient une violation du droit international.
Le ministère soudanais de l’irrigation et des ressources en eau ajoute :
« Cette intransigeance éthiopienne oblige le Soudan à envisager toutes les options possibles pour protéger sa sécurité et ses citoyens ».
L’Éthiopie refuse les médiateurs internationaux
Le Soudan et l’Égypte se sont alignés sur une proposition visant à inclure l’Union Européenne, les États-Unis et les Nations Unies comme médiateurs. Ce, en plus de la facilitation actuelle des pourparlers par l’Union Africaine. Mais l’Éthiopie a rejeté cette proposition au cours de la réunion, ainsi que d’autres suggestions visant à relancer les négociations. Pour le ministère égyptien des Affaires étrangères, cette position révèle le manque de volonté politique de l’Éthiopie.
En outre, fin 2020 les États-Unis suspendaient les aides accordés à l’Éthiopie pour construire le barrage. En raison, justement, du blocage des pourparlers régionaux.
Un barrage stratégique pour l’Éthiopie
Le barrage hydroélectrique de la Renaissance, qui sera le plus grand barrage d’Afrique, est considéré comme essentiel par l’Éthiopie. Il doit permettre de produire d’importantes quantités d’électricité afin d’assurer le développement économique du pays. Mais ces dimensions impressionnantes et sa position géographique suscite des tensions avec le Soudan et l’Égypte, situés en aval.
Le Soudan s’inquiète de la sécurité du barrage et de la diminution des flux d’eau dans ses propres barrages. Côté Égyptien, la semaine dernière, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a exprimé ses craintes quant à l’impact du barrage sur l’approvisionnement en eau de l’Égypte. Déclarant que cela conduirait à une « instabilité inconcevable dans la région ».