Un barrage en RDC pourrait voir le jour. Le groupe australien Fortescue Metals a déclaré qu’il était en pourparlers avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. Il espère être choisi pour développer un projet hydroélectrique qui pourrait devenir le plus grand du monde.
Barrage en RDC : Fortescue négocie pour développer le projet Grand Inga
Fortescue Metals Group confirme que des discussions sont en cours avec le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC). Fortescue Future Industries s’est vu accorder des droits exclusifs pour le développement potentiel de l’énorme projet Grand Inga.
Grand Inga contient sept centrales hydroélectriques potentielles. Il pourrait générer plus de 40 000 MW d’électricité pour alimenter les populations importantes du continent africain. S’il est achevé, le projet éclipsera la production d’électricité combinée des Trois Gorges en Chine et d’Itaipu en Amérique Latine.
La perte d’une participation de 73 millions de dollars
Cependant, la RDC a eu des difficultés à obtenir des financements pour ce projet. La Banque mondiale a annulé sa participation de 73 millions de dollars en 2016. En cause, des études environnementales et sociales après le placement de l’agence Inga sous le contrôle direct de Kabila.
Faute de centrales hydroélectriques, la RDC n’est pas en mesure d’éclairer la grande majorité de ses 80 millions d’habitants. Pour pallier ce déficit, le gouvernement a envisagé de construire six barrages supplémentaires. Mais ces projets ont été retardés plusieurs fois par des difficultés de financements et des différends avec les partenaires.
Deux barrages pour 1 800 MW
Les deux barrages existants, achevés en 1972 et 1982, ont une capacité installée combinée de près de 1 800 MW. En 2018, des consortiums chinois et espagnols ont signé un accord pour développer un troisième barrage, appelé Inga 3.
Mais les travaux n’ont pas encore commencé en raison de questions sur la viabilité financière. Par ailleurs, l’une des principales entreprises espagnoles de l’accord, Actividades de Construccion y Servicios, s’est retirée du projet l’année dernière.
Barrage en RDC : 80 milliards de dollars d’investissements
L’implication de Fortescue est le dernier rebondissement dans les efforts déployés par le Congo depuis des décennies pour développer Inga. L’expansion proposée représenterait environ le double du barrage chinois des Trois Gorges, actuellement le plus grand du monde. Les coûts totaux de développement ont été estimés à un maximum de 80 milliards de dollars.
Les discussions avec Fortescue pourraient marquer un nouveau changement de direction de la part du gouvernement congolais. S’il est achevé, le barrage du Grand Inga pourrait contribuer à combler les pénuries d’électricité. Ces dernières entravent considérablement le développement du Congo et de l’Afrique plus généralement.
Rencontre avec le président de la RDC
Le président de Fortescue, Andrew Forrest, a rencontré récemment le président de la RDC, Felix Tshisekedi, pour discuter du projet. M. Forrest a déclaré que Fortescue utiliserait l’énergie d’Inga pour produire de l’hydrogène qui serait exporté mondialement. Il a notamment déclaré aux journalistes :
« Le coût en capital de ce projet s’élèvera à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les emplois directs et indirects se compteront par centaines de milliers. »
Fortescue veut développer son secteur d’énergies renouvelables
Andrew Forrest souhaite contribuer à relancer le projet hydroélectrique, dans le cadre de sa stratégie de développement des énergies vertes. Il est à la recherche de projets renouvelables à grande échelle.
En effet, il s’est fixé pour objectif de transformer Fortescue. Il veut passer du statut de quatrième expéditeur mondial de minerai de fer, à celui d’important producteur d’énergie propre. La société a déclaré qu’elle mettrait de côté 10 % de ses bénéfices annuels pour investir dans des initiatives écologiques.
Plusieurs obstacles malgré les promesses gouvernementales
Aucun accord officiel n’a encore été conclu. Le projet pourrait rencontrer d’autres obstacles, le Congo se classant régulièrement parmi les pays les plus corrompus pour les affaires. La gestion du projet Inga a également été critiquée sous Kabila pour son manque de transparence.
D’autres négociations en cours
Cependant, M. Tshisekedi a promis de connecter la moitié de la population au réseau au cours de la prochaine décennie. Le développement de Grand Inga est l’une de ses priorités, selon ses conseillers. Il ne négocie pas qu’avec Fortescue.
L’année dernière, il a rencontré des responsables de fabricants de turbines allemands et des entreprises de gaz naturel. Elles chercheraient elles aussi à produire de l’hydrogène vert dans son pays.