Le barrage hydroélectrique de Lagdo, situé dans le nord du Cameroun, a vu l’ouverture de ses vannes le 18 septembre 2024. Cette infrastructure, cruciale pour la production d’électricité dans la région, libère actuellement des volumes d’eau sous contrôle, conformément aux protocoles en vigueur. La gestion des lâchures d’eau est minutieusement suivie pour éviter tout débordement incontrôlé dans les zones situées en aval du fleuve Bénoué, qui traverse également le Nigeria. Cette décision fait suite aux fortes précipitations qui affectent les deux pays. La libération progressive des eaux vise à réguler les niveaux de la retenue afin d’éviter une surcharge du barrage. Les autorités camerounaises insistent sur le caractère maîtrisé de ces opérations et assurent que les volumes relâchés restent dans des limites définies, minimisant ainsi les risques d’inondations dans les zones nigérianes situées plus bas sur le bassin de la Bénoué.
Réponse des autorités nigérianes aux inquiétudes
En réponse à l’ouverture du barrage, plusieurs États nigérians ont exprimé des craintes concernant de potentielles inondations. Toutefois, l’Agence des services hydrologiques du Nigeria (NIHSA) a rapidement pris la parole pour calmer les inquiétudes. Selon cette agence, les niveaux d’eau actuels du fleuve Bénoué ne dépassent pas les seuils d’alerte. La situation est jugée sous contrôle, bien que la vigilance reste de mise. Il est important de noter que les inondations observées au Nigeria ces dernières semaines ne sont pas directement liées à l’ouverture du barrage de Lagdo. Selon NIHSA, ces crues résultent principalement des fortes pluies qui ont touché la région, indépendamment des lâchures d’eau du barrage. La libération contrôlée de l’eau par les autorités camerounaises n’a donc pas pour effet d’aggraver significativement les conditions déjà difficiles en aval.
Gestion transfrontalière des ressources hydriques
Le fleuve Bénoué, qui prend sa source au Cameroun avant de traverser le Nigeria, joue un rôle central dans la gestion des eaux partagées entre les deux nations. Depuis plusieurs années, la coopération transfrontalière en matière de gestion des ressources hydriques est une priorité pour les deux gouvernements. En effet, toute variation des niveaux d’eau dans le bassin de la Bénoué peut avoir un impact direct sur les populations riveraines des deux côtés de la frontière. Les autorités camerounaises et nigérianes collaborent activement pour coordonner les efforts de régulation des eaux. Des discussions régulières sont tenues afin d’échanger des informations sur les prévisions hydrologiques et de garantir une gestion équilibrée des flux. Ce dialogue permanent permet de limiter les risques liés aux inondations tout en assurant une utilisation optimale des ressources hydriques pour les besoins agricoles, domestiques et industriels des deux pays.
Impact des précipitations sur la région
Cette année, les fortes précipitations ont causé des dommages significatifs dans plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Les pluies torrentielles, conjuguées à une gestion complexe des infrastructures hydrauliques, ont généré des inondations dans diverses régions. Bien que l’ouverture du barrage de Lagdo soit un facteur à prendre en compte, les pluies saisonnières demeurent la principale cause des crues observées au Nigeria et dans d’autres pays voisins. En amont, les pluies ont également eu un effet sur le stockage d’eau dans les barrages camerounais. Pour prévenir tout risque de surcharge, des lâchures contrôlées sont parfois nécessaires, comme c’est le cas actuellement avec le barrage de Lagdo. Toutefois, cette mesure reste encadrée et suit un protocole strict, validé par les autorités locales en coordination avec leurs homologues nigérianes.
Défis à venir pour la gestion des ressources hydriques
La gestion des infrastructures hydrauliques en Afrique centrale et de l’Ouest soulève des enjeux complexes. Entre la production d’électricité, la gestion des ressources en eau pour l’irrigation agricole et la prévention des inondations, les opérateurs des barrages doivent concilier des objectifs parfois contradictoires. Le barrage de Lagdo, en particulier, est un élément clé pour l’approvisionnement en électricité du Cameroun, tout en ayant un impact direct sur les zones riveraines en aval. Dans ce contexte, la coordination entre le Cameroun et le Nigeria devient essentielle pour garantir la sécurité des populations, tout en optimisant l’utilisation des infrastructures existantes. Les défis liés aux précipitations extrêmes et aux flux hydriques transfrontaliers exigent une planification rigoureuse et une réactivité immédiate en cas d’événements imprévus.