L’histoire de Barbara Creecy est celle d’une transformation, depuis ses racines en tant que militante anti-apartheid jusqu’à devenir une icône de la protection de l’environnement et une actrice clé dans les dialogues mondiaux sur le climat à la COP28. Avec un parcours qui traverse divers domaines, de la politique à l’éducation, en passant par les finances et l’environnement, Creecy incarne l’évolution d’une visionnaire qui a su adapter son combat aux enjeux de son temps.
Du Militantisme à la Gestion Publique
Creecy a débuté son parcours politique dans la lutte contre l’apartheid, s’armant d’une éducation solide avec un diplôme en science politique de l’Université du Witwatersrand et un master en Politiques Publiques et Gestion de l’Université de Londres. Rejoignant la législature provinciale en 1994, elle a occupé plusieurs postes influents, façonnant les politiques sociales et éducatives avec une vision progressiste et inclusive.
Leadership en Éducation et Finances
Creecy a révolutionné l’éducation en tant que MEC pour l’Éducation, en introduisant des stratégies novatrices pour améliorer les performances dans les écoles défavorisées, une approche reconnue par l’ONU. En tant que MEC des Finances à Gauteng, elle a adopté un système d’offres publiques ouvertes, promouvant la transparence et l’efficacité, et jetant les bases d’une gestion publique plus responsable et efficiente.
Engagement pour l’Environnement
Depuis sa nomination en tant que ministre de l’Environnement, des Forêts et des Pêcheries en 2019, Creecy s’est investie dans la promotion de la durabilité environnementale. Elle a élevé la voix pour la protection de la biodiversité et s’est attaquée aux défis du changement climatique, jouant un rôle actif dans diverses initiatives et politiques pour préserver l’environnement.
Impact et Reconnaissance
Creecy est saluée pour son leadership efficace et sa capacité à concrétiser des politiques publiques fructueuses. Son travail dans le domaine de l’environnement a gagné une reconnaissance tant au niveau national qu’international, faisant d’elle une figure de proue dans la lutte pour un avenir durable.
L’histoire de Barbara Creecy est celle d’un parcours exceptionnel, marqué par la passion, le dévouement et l’innovation. Son engagement inébranlable pour l’environnement et son impressionnante carrière dans le service public en font une personnalité influente et respectée en Afrique du Sud et au-delà. Alors qu’elle se présente à la COP28, sa vision et son expérience sont plus pertinentes que jamais, façonnant les discussions et les politiques qui définiront l’avenir de notre planète.
À la COP28, Creecy apporte son expertise et sa perspective unique. Elle aborde les défis spécifiques de l’Afrique du Sud et met en lumière l’importance de la reconnaissance des différentes circonstances nationales dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Son rôle d’intermédiaire dans les négociations souligne son habileté à naviguer dans les complexités des débats mondiaux, tout en restant fidèle à son engagement envers son pays et son continent.
AFP: Comment l’Afrique du Sud est-elle affectée par la crise climatique?
Barbara Creecy : « Le continent africain se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Dans notre pays, le climat est déjà 2,2 degrés en moyenne plus élevé et nous connaissons des phénomènes météorologiques extrêmes:
inondations, sécheresses, incendies, tempêtes et élévation du niveau de lammer. » « Nous sommes déterminés à apporter la meilleure contribution possible à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en tenant compte des circonstances nationales. Mais nous appelons également la communauté internationale, et en particulier les pays développés, à nous aider à atteindre nos objectifs de réduction des émissions et à renforcer notre
résilience face au changement climatique. »
AFP: Quels sont les défis de l’Afrique du Sud pour réussir sa transition énergétique?
Barbara Creecy: « L’Afrique du Sud est actuellement confrontée à l’insécurité énergétique et à une pénurie d’énergie. Nous dépendons à 90 % de la production d’électricité à partir du charbon et en raison des performances insuffisantes de ces centrales, il est très difficile de poursuivre le calendrier de leur démantèlement. »
« Nous restons néanmoins engagés dans la transition énergétique, mais il sera très important de s’assurer que nous avons plus de mégawatts d’énergie sur le réseau avant de pouvoir arrêter les centrales. Il s’agit d’un équilibre complexe à trouver, pour s’assurer que nous atteignons les objectifs climatiques tout en préservant la sécurité énergétique. »
AFP: Le monde doit-il se mettre d’accord sur l’élimination progressive de
tous les combustibles fossiles lors de la COP28?
Barbara Creecy: « Le problème auquel nous sommes confrontés en tant que pays en développement est celle des circonstances nationales : nous avons une responsabilité commune, mais nous avons des circonstances nationales différentes et des capacités différentes. »
« Les pays en développement ne devraient pas avoir à choisir entre renforcer leur résilience climatique et réaliser leurs objectif de développement durable. Nous devons faire les deux. » « Et nous avons besoin d’aide pour y parvenir. Or il n’y a pas sur la table de financement nouveau, prévisible et à grande échelle pour ça. Nous continuons donc à plaider pour que les engagements de financement public de la lutte contre le changement climatique soient respectés (par les pays développés,NDLR). «