Le marché français de l’électricité connaît une évolution notable avec la mise en œuvre d’une baisse de 15% des tarifs réglementés. Cette mesure, appliquée dès le mois de mars pour les clients mensualisés d’EDF, survient après deux années de hausses significatives.
Contexte du marché et révision tarifaire
La baisse concerne principalement les abonnés au « tarif bleu » d’EDF, représentant environ 20,4 millions de foyers, auxquels s’ajoutent 4 millions d’abonnés indexés sur ce tarif. Pour les 10 millions d’abonnés en offre de marché, la compétitivité des offres dépendra des décisions de répercussion des hausses sur les taxes et l’acheminement par les fournisseurs, malgré les répercussions déjà constatées sur les marchés de gros.
Le contexte s’inscrit dans une période de correction après une hausse moyenne de 44% entre février 2022 et février 2024, malgré le bouclier tarifaire mis en place durant la crise énergétique.
Décomposition de la facture d’électricité
La facture d’électricité se divise en trois composantes essentielles : le coût de l’énergie, les taxes gouvernementales et l’acheminement. La baisse des cours sur les marchés de gros a permis de compenser partiellement les hausses observées dans les deux dernières catégories. En effet, l’acheminement augmente de 12,9% tandis que les taxes enregistrent une hausse d’environ 50% par rapport aux niveaux antérieurs, marquant ainsi la fin du bouclier tarifaire.
La réduction appliquée varie selon le type d’offre tarifaire. En tarif « Base », la baisse est de 14,5%, alors que pour les abonnés bénéficiant du système heures creuses/heures pleines, elle atteint 16%, traduisant une économie annuelle significative, notamment pour les foyers de taille moyenne.
Impacts différenciés sur les abonnés
Les disparités dans l’application de cette baisse se reflètent également pour les abonnés de l’option Tempo, dont la ristourne se limite à 2%. Ce dispositif, qui offre des tarifs réduits en échange d’une modulation de la consommation, illustre la complexité de la politique tarifaire dans un secteur soumis à des évolutions rapides des cours de l’électricité. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE, Commission de Régulation de l’Énergie) anticipe que malgré une réduction de l’avantage pour les offres de marché, ces dernières demeureront compétitives par rapport au tarif réglementé.
L’évolution de ces tarifs intervient dans un contexte de volatilité des marchés de gros et de réajustements réglementaires conséquents, impactant directement les ménages et les acteurs du secteur de l’énergie en France.