Le gouvernement irakien a entamé la construction de sa première centrale de valorisation énergétique des déchets à Bagdad, marquant une étape majeure dans ses efforts de diversification de la production électrique. Le lancement officiel du projet a eu lieu le 20 mars lors d’une cérémonie dirigée par le Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani, en présence de hauts responsables nationaux et de partenaires industriels.
Ce projet, d’un montant estimé à 500 mn $ (environ 461 mn €), prévoit le traitement de 3 000 tonnes de déchets solides par jour grâce à trois lignes d’incinération, ainsi que la mise en service d’un groupe turbo-alternateur à vapeur de 100 MW. Il devrait générer annuellement 780 millions de kilowattheures, permettant de couvrir les besoins en électricité d’environ 10 millions de personnes. Le site vise également la création de 500 emplois directs au niveau local, selon les données fournies par les organisateurs de l’événement.
Déploiement industriel et présence stratégique
La mise en œuvre de l’infrastructure est assurée par la société chinoise SUS ENVIRONMENT, via sa filiale SUS INTERNATIONAL, qui coordonnera les opérations techniques et le transfert de savoir-faire. Le directeur général de SUS INTERNATIONAL, Eric Zhan, a déclaré que le projet serait développé comme « un modèle pionnier », soulignant l’engagement de l’entreprise à collaborer avec les institutions locales dans la gestion des déchets.
Le Premier ministre a salué l’introduction de cette technologie, qu’il a qualifiée de « la plus moderne de la région », dans le cadre d’une stratégie nationale de traitement des déchets municipaux. Ce développement s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation des infrastructures urbaines, visant à réduire la pression sur le système électrique irakien et à améliorer la gestion des déchets dans les zones densément peuplées.
Appui institutionnel et partenariats internationaux
La cérémonie d’inauguration a réuni plusieurs représentants de l’État, dont Haider Mohammed Makkiya, président de la Commission nationale d’investissement, Ziyad Ali Fadel, ministre de l’Électricité, Abdul Alawi, gouverneur de Bagdad, et Ammar Mosa, maire de la capitale. Des représentants d’entreprises financées par la Chine étaient également présents, témoignant d’une coopération renforcée entre les deux pays dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
L’Irak poursuit son ouverture aux investissements étrangers dans le cadre de projets énergétiques structurants, dans un environnement où les besoins en électricité restent élevés. Ce projet vient s’ajouter à d’autres initiatives en cours visant à diversifier les sources de production et à intégrer des solutions industrielles pour la gestion des déchets dans le tissu urbain irakien.