Le Premier ministre de la République d’Irak, Mohammed Shia’ al-Sudani, a reçu à Bagdad le fondateur de la compagnie pétrolière russe Lukoil, Vagit Alekperov, afin de discuter des moyens de garantir la stabilité de la production pétrolière nationale. Cette rencontre intervient quelques jours après que le département du Trésor des États-Unis a élargi les sanctions économiques visant plusieurs sociétés russes du secteur énergétique, dont Lukoil.
Maintien des opérations malgré les restrictions américaines
Lukoil, actionnaire principal à hauteur de 75 % du champ pétrolier West Qurna-2, situé dans le sud de l’Irak, est un partenaire stratégique de Bagdad. Ce champ est considéré comme le deuxième plus grand au monde, avec environ 14 milliards de barils de réserves récupérables. Selon le bureau du Premier ministre, Lukoil extrait actuellement environ 480 000 barils par jour sur ce site.
Les discussions entre Sudani et Alekperov ont porté sur les mesures nécessaires pour éviter toute perturbation de la production, tout en respectant les engagements internationaux de l’Irak dans le cadre de la stabilité du marché mondial. Le chef du gouvernement a réitéré l’intention de son pays de maintenir une production régulière qui protège les intérêts des producteurs comme des consommateurs.
Position de Moscou et ajustements stratégiques de Lukoil
Le fondateur de Lukoil s’est entretenu avec les autorités irakiennes à un moment où la société revoit ses implantations internationales. Début novembre, Lukoil a annoncé un plan de cession partielle de ses actifs étrangers afin d’adapter sa structure à la pression des sanctions économiques occidentales. Néanmoins, selon une source proche du dossier, les actifs détenus en Irak, y compris la participation dans West Qurna-2, ne sont pas concernés par cette stratégie.
Parallèlement, l’ambassadeur de Russie en Irak, Elbrus Kutrashev, a indiqué que Moscou entend poursuivre ses investissements énergétiques en Irak, malgré les restrictions en cours. Il a également affirmé que les projets de Rosneft dans la région autonome du Kurdistan ne seront pas affectés par les récentes décisions américaines.
Priorité à la continuité énergétique dans un contexte tendu
Lukoil reste l’un des plus importants investisseurs étrangers dans le secteur pétrolier irakien. La volonté des autorités irakiennes de sécuriser les opérations de production reflète l’importance de cette coopération pour l’économie du pays, fortement dépendante des exportations de brut.
Le département du Trésor américain, à travers l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), a toutefois publié des licences spécifiques autorisant certaines activités de Lukoil à l’étranger, notamment en Bulgarie, afin d’éviter un choc immédiat sur les chaînes d’approvisionnement en énergie.