Le Premier ministre britannique sur le départ Boris Johnson a annoncé jeudi un financement public de 700 millions de livres pour le projet de centrale nucléaire Sizewell C, qui devrait coûter plusieurs dizaines de milliards de livres au total.
“Nous mettons 700 millions de livres dans le projet”, ce qui représente “juste une partie” de la somme de 1,7 milliard de livres déjà prévue dans les orientations budgétaires du gouvernement et qui pourrait être affectée au projet, a annoncé M. Johnson jeudi dans un discours sur l’énergie.
Les médias britanniques avaient déjà indiqué la semaine dernière que M. Johnson avait donné son feu vert au financement de Sizewell C.
Ce projet, qui devrait coûter entre 20 et 30 milliards de livres, avait été approuvé en juillet par Londres. Mais en pleine course pour désigner un successeur à M. Johnson à Downing Street, des critiques avaient aussitôt dénoncé un investissement qui risque de peser sur la marge de manoeuvre de Liz Truss, candidate favorite face à son adversaire Rishi Sunak.
Sizewell C est un projet comportant deux réacteurs EPR d’une puissance de 3,2 GW porté par l’électricien français EDF, avec initialement le groupe chinois CGN en investisseur minoritaire, même si le gouvernement britannique semble désormais réticent à voir des investisseurs chinois présents dans un projet jugé stratégique.
La centrale envisagée devrait donner lieu à des appels à capitaux privés et dans lequel le gouvernement britannique pourrait prendre 20%, selon la presse.
Le Royaume-Uni, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, veut accélérer le développement de l’énergie nucléaire, qui ne diffuse pas de CO2 dans l’atmosphère, alors que beaucoup de ses 15 réacteurs actuels sont en fin de vie et que jusqu’à huit nouveaux réacteurs sont prévus d’ici 2050.
M. Johnson a critiqué jeudi la “paralysie” du secteur au Royaume-Uni depuis des années, dénonçant le “myopie” et la “vision à court terme” de plusieurs prédécesseurs travaillistes, se disant toutefois confiant que le prochain Premier ministre continuera le développement de la filière.
“Le nucléaire a toujours l’air cher à construire et à exploiter quand on commence, mais regardez les conséquences de la guerre de (Vladimir) Poutine: (l’énergie atomique) est certainement moins chère, comparé aux hydrocarbures” qui ont flambé avec le conflit, a-t-il fait valoir.
Londres avait déjà annoncé en janvier injecter 100 millions de livres supplémentaires pour le développement de Sizewell C et pour “attirer d’autres financements d’investisseurs privés”.
Le projet fait aussi l’objet d’un recours en justice de la part d’opposants qui décrient son impact sur l’environnement.