L’Azerbaïdjan repose largement sur ses ressources pétrolières et gazières. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), les hydrocarbures représentent 90 % des exportations du pays, fournissent près de la moitié des recettes de l’État, et comptent pour environ un tiers du PIB. La production de pétrole brut atteint 32,7 millions de tonnes en 2022, tandis que celle de gaz naturel s’élève à 35 milliards de mètres cubes. Cette concentration économique expose le pays aux aléas des marchés mondiaux, rendant cruciale la réflexion sur une diversification économique.
Le champ pétrolier Azeri-Chirag-Guneshli (ACG), opéré par BP en partenariat avec SOCAR, reste un des sites majeurs avec plus de la moitié de la production nationale de pétrole. Bien que le potentiel de ce champ soit en déclin, il continue de jouer un rôle central dans la stratégie énergétique du pays. Parallèlement, la production de gaz progresse avec le site de Shah Deniz, un champ offshore clé qui fournit une grande partie du gaz exporté via le Corridor gazier du sud, une infrastructure reliant l’Azerbaïdjan à l’Europe.
Le Gaz comme Alternative Stratégique
Face au ralentissement de la production pétrolière, Bakou concentre ses efforts sur le gaz naturel, envisagé comme une alternative plus stable. Les réserves gazières de Shah Deniz, exploitées également par BP, fournissent une source substantielle de revenus. Le Corridor gazier du sud, passant par la Géorgie et la Turquie pour atteindre l’Europe, vise à réduire la dépendance européenne aux sources russes. Cette infrastructure renforce la position de l’Azerbaïdjan comme un fournisseur stratégique de gaz, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel marqué par la réduction des exportations russes.
L’objectif est clair : augmenter la capacité d’exportation de gaz de 35 % d’ici 2034. Cette ambition repose sur des investissements soutenus dans les infrastructures gazières et l’exploitation des champs existants. Cependant, le pays doit également composer avec les exigences des marchés et des partenariats commerciaux, tout en gérant les attentes des acteurs européens pour une stabilité d’approvisionnement.
Vers une Diversification Économique Nécessaire
L’extrême dépendance aux hydrocarbures pousse les décideurs azerbaïdjanais à envisager des réformes pour diversifier l’économie. Bien que des initiatives soient en cours pour développer d’autres secteurs tels que l’agriculture, l’industrie légère, et les services, la transformation reste lente et nécessite des réformes en profondeur. Les infrastructures, le cadre réglementaire, et la transparence financière constituent des domaines critiques à améliorer pour attirer des investissements étrangers.
La transition vers une économie plus diversifiée s’avère complexe, surtout dans un contexte où le secteur des hydrocarbures continue de dominer les exportations et les revenus de l’État. Les réformes nécessaires touchent autant les politiques industrielles que les conditions du marché interne, avec un besoin accru de soutien au secteur privé et à l’innovation.
Enjeux et Positionnement International
Sur le plan international, l’Azerbaïdjan adapte ses stratégies pour tirer parti des évolutions géopolitiques et des besoins énergétiques fluctuants. Alors que les sanctions contre la Russie ont remodelé les flux d’énergie en Europe, le pays se positionne pour capter une part de ce marché en déficit d’approvisionnement. Cela requiert cependant une politique énergique d’optimisation des infrastructures et de sécurisation des partenariats à long terme.
Pour l’avenir, la stratégie énergétique azerbaïdjanaise doit concilier l’exploitation optimale de ses ressources fossiles avec une modernisation de son tissu économique. Le développement des capacités de production et d’exportation est envisagé dans le cadre d’une politique pragmatique, visant à maximiser les avantages comparatifs du pays tout en réduisant les vulnérabilités liées à une économie trop concentrée.