L’efficacité énergétique dans le monde a progressé sous la pression de la flambée des prix de l’énergie, souligne l’Agence internationale de l’énergie (IEA) dans son rapport annuel sur le sujet.
Voyant un “possible tournant” après des années de progrès limités, l’IEA, créée dans les années 1970 par l’OCDE pour accompagner les politiques énergétiques des pays constate que “l’ambition des gouvernements en matière d’efficacité a crû en 2022 en même temps que les prix de l’énergie”.
L’agence se félicite de “la mise en oeuvre de vastes mesures, engagements financiers et campagnes en direction de l’opinion” .
Les investissements globaux, notamment dans la rénovation de bâtiments, les transports publics et les infrastructures destinées aux véhicules électriques, ont atteint 560 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 16% par rapport à 2021.
L’efficacité dans l’usage de l’énergie (moins d’énergie consommée pour un même service rendu) est un des éléments clés sur la route de la neutralité carbone à 2050.
C’est aussi “la première et la meilleure réponse” à la crise énergétique actuelle, nourrie par l’invasion russe en Ukraine.
Grâce aux actions prises en la matière depuis 2000 (dans l’automobile, l’isolation des maisons etc), la facture énergétique des pays membres de l’IEA se trouve ainsi réduite de quelque 680 milliards de dollars en 2022 (soit 15% en moins).
Cette amélioration arrive après deux années post-Covid de gains très faibles dans l’efficacité énergétique, avec une reprise des industries énergivores, des avancées limitées dans la rénovation des bâtiments…
Mais aujourd’hui les “signes encourageants” sont bien là, note l’IEA, avec l’électrification accélérée des transports (une voiture neuve sur huit est électrique), ou du chauffage (près de 3 millions de pompes à chaleur écoulées cette année pour la seule Europe — contre 1,5 million en 2019).
Les réglementations concernant les bâtiments existants se durcissent, d’autres sont mis en place dans certains pays émergents, et les campagnes se multiplient pour inciter les consommateurs à faire des économies d’énergie, selon l’agence.
Par exemple, “tous les gouvernements d’Asie du sud-est” mettent désormais en place des mesures en faveur de modes de climatisation “efficaces”, un sujet “vital” dans un contexte régional de boom de la demande électrique, souligne l’IEA.
Ailleurs, il y a l’Inflation Reduction Act aux Etats-Unis, le plan REPowerEU de l’UE ou au Japon le programme Green Transformation (GX), cite encore l’Agence avec un bémol de taille: le manque d’investissements dans les pays en développement.