Relance de l’hydrogène aux États-Unis, Biden veut rattraper son retard

Les États-Unis investissent massivement dans l'hydrogène, une source d'énergie renouvelable compétitive et stockable. Grâce à une série d'initiatives, la filière est relancée pour rattraper son retard et permettre une production accrue de l'hydrogène vert et bleu.

La relance de l’hydrogène au États-Unis a démarré. En effet, ce dernier attire de plus en plus de projets et d’investissements massifs grâce à sa capacité à être stockée et à sa caractéristique de source d’énergie renouvelable. La filière, relancée par le gouvernement Biden pour rattraper son retard, devrait bénéficier d’une capacité de production accrue grâce à une série d’initiatives, notamment le paquet législatif pour les infrastructures voté en 2021 et la loi sur la transition énergétique IRA (Inflation Reduction Act) adoptée l’année dernière.

Relance de l’hydrogène gris, vert, bleu au Etats-Unis

La production américaine d’hydrogène atteint environ dix millions de tonnes par an, soit à peu près 10% des volumes mondiaux. Toutefois, la majeure partie est de l’hydrogène dit « gris », produit à partir de gaz naturel sans captation des émissions de CO2, donc polluant. Le président Joe Biden souhaite augmenter cette capacité de production tout en réduisant les émissions de carbone grâce à une enveloppe de huit milliards de dollars pour la création d’un réseau de plateformes régionales d’hydrogène « vert », c’est-à-dire à partir d’énergies renouvelables.

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L’IRA prévoit des crédits d’impôts de trois dollars par kilogramme d’hydrogène vert, dont le coût de production est actuellement estimé entre quatre et cinq dollars. Cette initiative « a fondamentalement changé le modèle économique de l’hydrogène tiré des énergies renouvelables » et « lui permet de concurrencer les autres formes d’hydrogène », explique Catherine Robinson, de S&P Global Commodity Insights.

Les secteurs difficiles à décarboner, au sein de l’industrie lourde, seront les premiers à bénéficier de cette source d’énergie, selon Sunita Satyapal, directrice du bureau de l’hydrogène au ministère américain de l’Energie. Le raffinage du pétrole, l’acier, ainsi que l’ammoniac utilisé dans les engrais, sont les principaux consommateurs actuels d’hydrogène gris, qui seront progressivement substitués par de l’hydrogène vert et du bleu (à base de gaz naturel mais avec captation du CO2).

 L’hydrogène, une relance compétitive et stockable

L’hydrogène est également une source d’énergie compétitive, étant donné sa capacité à être stockée et transportée. « A trois dollars (de crédit d’impôt par kilo), (…) vous devenez compétitif dans plusieurs secteurs, notamment le transport routier », analyse Alan Hayes, de S&P Global. Il ne nécessite pas de lourdes batteries, qui limitent la charge utile des camions électriques, avec lesquels l’hydrogène est en concurrence. La pile à combustible, utilisée pour générer de l’énergie à partir de l’hydrogène, ne pèse que quelques kilos, contre plusieurs tonnes pour une batterie de semi-remorque, et le plein d’hydrogène se fait en quelques secondes seulement.

D’ici 10 à 15 ans, l’hydrogène pourrait devenir un marché prometteur aux États-Unis, malgré les défis réglementaires et économiques. Cependant, il souligne que les réglementations diffèrent selon les États, ce qui pourrait entraîner des différences significatives en termes de développement de l’industrie.

Le Texas, un exemple de l’essor de l’hydrogène vert

Malgré les défis réglementaires, certains États, comme le Texas, ont embrassé l’hydrogène vert comme une opportunité de croissance économique. Le Texas, un État connu pour sa production de pétrole et de gaz naturel, est en train de devenir un leader dans l’industrie de l’hydrogène vert. Deux projets majeurs sont actuellement en cours dans l’État, l’un étant Hydrogen City, situé à l’extrême sud, et l’autre au nord de l’État, dont la facture est estimée à quatre milliards de dollars.

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