L’impact de la victoire de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines sur les marchés énergétiques se fait particulièrement ressentir sur les contrats de gaz naturel liquéfié (GNL) pour l’année 2025. Les primes pour les contrats Cal-2025 pour le gaz de référence TTF en Europe ont atteint leur plus haut niveau de l’année, à 7,65 EUR/MWh le 11 novembre 2024, avant de redescendre légèrement à 7,22 EUR/MWh le 12 novembre. Cette montée en flèche des primes de contrats 2025 par rapport à 2026 est le résultat de plusieurs facteurs, notamment l’incertitude liée aux politiques futures de Trump, les préoccupations concernant la sécurité de l’approvisionnement, et des retards dans les projets de liquéfaction de gaz naturel.
Facteurs influençant l’augmentation des primes
La montée des primes s’explique par plusieurs facteurs clés. Premièrement, le marché anticipe une forte demande à court terme, stimulée par des incertitudes géopolitiques, y compris la question des tarifs américains, notamment à destination de la Chine, et les éventuelles politiques protectionnistes du gouvernement Trump. Ces incertitudes pèsent sur la stabilité du marché, et les acteurs du marché cherchent à se protéger contre une volatilité accrue, augmentant ainsi les primes pour les contrats de 2025.
Deuxièmement, des retards dans des projets de liquéfaction majeurs comme le projet Golden Pass aux États-Unis, prévu initialement pour 2024 mais maintenant retardé à 2025 voire 2026, contribuent à maintenir des tensions sur l’offre de GNL en 2025. Les analystes estiment que ces retards risquent d’entraîner une hausse des prix pour cette période de contrat.
L’incertitude liée au transit du gaz via l’Ukraine
L’un des éléments d’incertitude supplémentaire qui affecte le marché est la situation du transit de gaz via l’Ukraine, qui pourrait voir son contrat expiré fin 2024. Des spéculations sur un nouvel accord de transit entre l’Ukraine et l’Azerbaïdjan alimentent encore davantage l’incertitude sur l’offre de gaz. Ce manque de clarté sur l’avenir des flux gaziers entre ces pays a une influence directe sur les prix des contrats à venir.
En parallèle, l’expansion des capacités de liquéfaction au Qatar, avec la construction de nouvelles unités de liquéfaction dans le projet QatarEnergy LNG à Ras Laffan, prévue pour une mise en service commerciale en 2026, devrait à terme alléger la situation tendue en 2026. Mais les attentes sur la demande de GNL, notamment de la part de pays comme le Brésil et l’Égypte, maintiennent une pression élevée sur les prix pour 2025.
La tendance des prix en 2025
La hausse des primes pour 2025 reflète aussi une prévision de demande importante, avec des pays comme le Brésil et l’Égypte cherchant activement à s’approvisionner sur le marché international du GNL. Ces nations, confrontées à des baisses de leurs réserves hydroélectriques et à une production de gaz naturel en déclin, se retrouvent dans la position de devoir acheter davantage de GNL, ce qui contribue à la pression haussière sur les prix des contrats de 2025.