Le président de la filiale de Shell au Nigeria indique que les vols de pétrole représentent une menace existentielle pour l’industrie.
Osagie Okunbor, président de Shell Companies au Nigeria, s’est exprimé ce mercredi lors d’une conférence sur les énergies. Il a déclaré qu’il s’inquiétait particulièrement des vols de pétrole brut dans le pays. De fait, ce phénomène menace l’ensemble de l’industrie pétrolière nigériane, et a déjà provoqué la fermeture de deux pipelines.
La production du Nigeria mise à mal par les vols
Actuellement, le Nigeria est le premier producteur de pétrole en Afrique. Cependant, le pays n’arrive pas à atteindre son quota accordé par l’OPEP. Le montant inclut normalement 1,8 million de barils par jour (mbj).
Pour Osagie Okunbor, les vols et les actes de vandalisme sont responsables de ce déficit de production. En outre, des contrebandiers siphonnent régulièrement les pipelines et les réservoirs pétroliers du Nigeria. Par la suite, le pétrole est raffiné et revendu au marché noir, alimentant un trafic illégal depuis plusieurs années.
À cause de ces phénomènes, le Nigeria aurait perdu 1 milliard $ au cours du premier trimestre de 2022. Osagie Okunbor continue :
« Deux de nos principaux pipelines sont actuellement fermés, et des centaines de milliers de barils se retrouvent bloqués. C’est un fait que la question du vol représente une menace existentielle pour cette industrie. »
Une menace pour les futurs projets
Présent au Nigeria depuis des décennies, Shell est le premier producteur pétrolier du pays. Le groupe veut dorénavant se concentrer sur le forage en eau profonde. De fait, les actifs onshore sont vendus à des entreprises locales.
Les sociétés pétrolières modestes disposent des champs marginaux, en eau peu profonde ou sur terre. Alors que les vols se multiplient, les petits producteurs se confrontent à des difficultés croissantes dans le transport du brut.
L’environnement devient finalement dissuasif pour les investisseurs. Les vols entraînent régulièrement des déclarations des cas de force majeure au terminal de Bonny, qui sert à transporter le brut vers les navires. Les perturbations entraînent des retards sur l’acheminement des cargaisons.
Ainsi, le phénomène des vols empêche le Nigeria de profiter de la montée des prix du pétrole. Les mesures prises par le gouvernement sont encore trop faibles pour dissuader les vandales. Significative des problèmes structurels du pays, cette économie parallèle reste solidement installé au Nigeria.