La justice argentine a donné le feu vert à une exploration pétrolière offshore dans trois zones au large de la côte atlantique à hauteur de Mar del Plata (centre), un projet controversé visé par plusieurs manifestations par le passé.
Un tribunal fédéral de Mar de Plata (400 km au sud de Buenos Aires) avait suspendu en février l’exploration au large de la station balnéaire, destination estivale prisée des Argentins, puis exigé en juin une étude d’impact environnemental poussée.
La procédure visait une autorisation d’études d’exploration sismique octroyée fin 2021 par le gouvernement (centre-gauche) d’Alberto Fernandez à la société Equinor (Norvège), conjointement à l’entreprise publique argentine YPF et à l’anglo-néerlandaise Shell, dans les zones situées dans la mer d’Argentine, à environ 300 km des côtes.
La chambre d’appel de Mar del Plata a estimé que les garanties ont été apportées par le gouvernement, via l’Administration des Parcs Nationaux, et par le consortium, et autorise “la poursuite des activités de prospection”, selon la résolution citée par l’agence officielle Telam.
Mais les juges ont imposé plusieurs conditions: la présence “d’observateurs permanents” d’un organisme scientifique interministériel reconnu, “Pampa Azul”, une distance de 50 km au moins entre l’exploration sismique et la zone dite du “Trou bleu”, considéré comme sanctuaire marin et zone de nourriture de la baleine franche australe, et la “suspension immédiate” de l’exploration au moindre signe de “dommage sensible” à l’environnement.
Début 2022, plusieurs milliers de manifestants avaient protesté devant des plages de Mar del Plata contre le projet d’exploration.
Des rassemblements avaient eu lieu dans d’autres villes du littoral.
Greenpeace Argentina, qui s’était joint à la procédure en justice du maire de Mar del Plata, a dénoncé un jugement “aberrant”, un “recul environnemental”, a convoqué une manifestation mardi, et s’est engagé à combattre le projet devant la Cour suprême.
L’ONG considère que les explorations sismiques offshore sont “le deuxième plus grand facteur de bruit sous-marin après les essais militaires et nucléaires”.