Le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé une baisse de 12,39 % de ses bénéfices nets pour l’année 2024, s’élevant à 106,25 milliards de dollars, contre 121,25 milliards de dollars l’année précédente. Cette réduction des profits est imputable à plusieurs facteurs, notamment une diminution des prix du pétrole et une baisse des volumes de production. En outre, la société a évoqué une baisse des prix des produits raffinés et chimiques, ainsi que des coûts d’exploitation plus élevés.
Baisse des prix et de la production de pétrole
Aramco a expliqué cette baisse des bénéfices par la diminution des prix du pétrole, qui ont chuté après avoir atteint des niveaux record en 2022. Le baril de pétrole, qui avait dépassé les 130 dollars, a en effet vu sa valeur tomber autour de 75 dollars ces dernières années, ce qui a impacté directement les recettes de la compagnie. La réduction des volumes vendus a également joué un rôle crucial dans cette diminution des profits.
L’entreprise a aussi dû faire face à une stratégie de production plus restrictive, initiée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) et ses alliés. Dès octobre 2022, l’OPEP+ a entrepris des coupes de production, dans le but de stabiliser le marché du pétrole et soutenir les prix. Aramco a ainsi réduit sa production de 500 000 barils par jour en avril 2023, puis a procédé à une nouvelle coupe d’un million de barils par jour en juin 2023.
Impact sur les dividendes et les projets de réformes
En dépit de cette baisse des bénéfices, Aramco a annoncé qu’elle prévoyait de distribuer des dividendes à hauteur de 85,4 milliards de dollars en 2025, bien en deçà des 124,3 milliards de dollars alloués l’année précédente. Ces dividendes représentent une part importante du financement du programme Vision 2030, une initiative ambitieuse lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce programme vise à diversifier l’économie saoudienne et à préparer le pays à un avenir post-pétrole.
Aramco demeure un acteur essentiel pour le financement de projets phares en Arabie saoudite, tels que le développement de Neom, une mégapole futuriste en construction, ou encore la construction d’un nouveau méga-aéroport à Riyad.
Répercussions sur le marché pétrolier mondial
La baisse des bénéfices d’Aramco n’est pas isolée. D’autres géants pétroliers comme Shell et TotalEnergies ont également connu des baisses de bénéfices, respectivement de 17 % et 26 %, en raison de l’excédent mondial de production et de la demande incertaine. Ces résultats témoignent de l’impact des politiques de production menées par l’OPEP+ et des fluctuations imprévisibles des prix du pétrole sur les grands acteurs du secteur.
Les analystes estiment que les prix du pétrole demeurent en deçà des attentes des gouvernements du Golfe, y compris l’Arabie saoudite, qui s’efforce de maintenir un équilibre entre les objectifs économiques et les réalités du marché mondial.