L’initiative allemande AquaVentus et l’association industrielle Hydrogen Scotland ont signé un protocole d’accord pour développer une infrastructure commune dédiée à la production et au transport d’hydrogène vert en mer du Nord. L’objectif affiché est de combiner la capacité éolienne offshore écossaise avec le savoir-faire allemand en électrolyse en mer, dans une logique d’interconnexion énergétique à l’échelle transfrontalière.
Un corridor énergétique entre l’Écosse et l’Allemagne
L’un des éléments centraux de cette coopération est le projet de pipeline sous-marin AquaDuctus. Ce conduit offshore est conçu pour transporter de l’hydrogène produit à partir d’électricité issue de l’éolien en mer. AquaDuctus adopte un modèle hybride, dit « pipes and wires », permettant soit une injection directe d’électricité vers le réseau, soit sa conversion en hydrogène via électrolyse pour exportation par canalisation.
La feuille de route d’AquaVentus prévoit l’installation de 10 GW de capacité d’électrolyse offshore d’ici la fin de la décennie. Cette capacité permettrait une production allant jusqu’à 1 Mt/an d’hydrogène vert. En parallèle, l’Écosse cible une production d’hydrogène vert pouvant atteindre 3,3 Mt/an à l’horizon 2045, principalement destinée à l’exportation.
Une réponse aux ambitions énergétiques européennes
L’Allemagne, confrontée à une demande croissante en énergie bas-carbone, anticipe que 50 à 70 % de ses besoins en hydrogène devront être couverts par des importations d’ici 2030, soit jusqu’à 2,3 Mt/an. Ce partenariat répond à cette exigence en consolidant un axe d’approvisionnement sécurisé et interconnecté entre le Royaume-Uni et l’Allemagne.
La coopération pourrait poser les bases d’un corridor hydrogène structurant pour l’Europe du Nord, en intégrant production, conversion et transport d’énergie via des infrastructures sous-marines. Les parties prenantes affirment que la standardisation des connexions et l’harmonisation réglementaire seront des éléments déterminants pour le succès de l’opération.