L’Irak a confirmé une augmentation significative de ses exportations de fuel lourd vers le Liban, crucial pour pallier la crise énergétique sévère que traverse le pays. Le volume des expéditions est porté à 125 000 tonnes en août, contre 100 000 tonnes précédemment. Cette initiative répond à l’urgence causée par l’épuisement des réserves de la centrale de Zahrani, entraînant des pannes d’électricité majeures sur l’ensemble du territoire libanais.
Les centrales électriques du Liban, fortement dépendantes des importations, subissent les effets d’une crise économique profonde depuis 2019, exacerbée par la dévaluation de la livre libanaise. Cette situation complique considérablement l’acquisition de fuel en devises étrangères, principalement en dollars américains. Le ministre libanais de l’Énergie, Walid Fayad, a souligné que cette augmentation des livraisons irakiennes est essentielle pour maintenir une production électrique minimale.
Défis logistiques et diversification des sources d’approvisionnement
Bien que l’Irak soit un partenaire clé dans cette crise, des retards dus à des problèmes logistiques et techniques ont récemment perturbé les livraisons. Ces défis illustrent la vulnérabilité du Liban lorsqu’il dépend d’une seule source pour son approvisionnement en énergie. Afin de réduire cette dépendance, des négociations sont en cours avec l’Algérie pour diversifier les importations de fuel, ce qui pourrait offrir une sécurité énergétique accrue.
Les exportations de fuel lourd irakien ont atteint un niveau record en juillet, avec 574 000 barils par jour. Cette augmentation témoigne de la capacité de l’Irak à répondre rapidement aux besoins énergétiques croissants de ses partenaires, malgré les limitations infrastructurelles du Liban, qui ne peut traiter directement ce type de fuel. Le modèle actuel repose donc sur la revente de ce fuel pour financer l’achat d’une alternative compatible.
Nécessité d’une gestion proactive du secteur énergétique
La situation énergétique du Liban reste extrêmement fragile. L’accroissement des livraisons irakiennes, bien que nécessaire à court terme, met en lumière l’importance de stratégies de gestion plus robustes et d’une diversification des sources d’approvisionnement pour garantir la stabilité à long terme. La dépendance à des solutions temporaires expose le pays à des risques répétés de coupures, impactant sévèrement l’économie et le quotidien des Libanais.
L’urgence d’une approche plus intégrée et diversifiée dans la gestion des ressources énergétiques est indiscutable. Les acteurs du secteur doivent envisager des options durables pour sécuriser l’approvisionnement énergétique et atténuer les vulnérabilités structurelles qui compromettent la production électrique du pays.