La Court of Session en Écosse a annulé jeudi les autorisations données par les autorités britanniques aux géants pétroliers Shell et Equinor pour développer deux projets en mer du Nord. Ce jugement est intervenue après que Greenpeace et l’association Uplift aient contesté les autorisations sur la base de l’absence de prise en compte des émissions indirectes de gaz à effet de serre. Les deux entreprises devront soumettre de nouvelles demandes et évaluer l’impact environnemental de leurs projets.
Les projets concernés
Le champ de gaz Jackdaw, situé à 250 km des côtes écossaises, avait obtenu son autorisation en 2022. Shell, propriétaire de ce projet, avait investi 800 millions de livres sterling pour son développement et prévoyait de commencer la production cette année. De son côté, Equinor, opérant le champ pétrolier de Rosebank, avait vu son projet validé en 2023. Ce dernier est considéré comme le plus grand gisement inexploité du Royaume-Uni, avec des réserves estimées à 300 millions de barils de pétrole. Les forages devaient démarrer entre 2026 et 2030.
Réactions des acteurs du secteur
Shell a exprimé sa déception, soulignant que Jackdaw serait un contributeur essentiel à l’approvisionnement en gaz du Royaume-Uni, avec la capacité de chauffer 1,4 million de foyers. La société a appelé à une action rapide pour permettre aux opérateurs de continuer à développer leurs projets en mer du Nord. De son côté, Equinor a accueilli favorablement la décision du tribunal, soulignant que cette annulation permettrait de continuer à travailler sur le projet Rosebank dans l’attente des nouvelles autorisations, tout en réévaluant les émissions de gaz à effet de serre selon les nouvelles lignes directrices environnementales.
Implications politiques et législatives
Cette décision s’inscrit dans un contexte politique en évolution au Royaume-Uni. Le gouvernement travailliste, récemment arrivé au pouvoir, a annoncé en août qu’il ne défendrait pas ces projets devant la justice. Le ministère de la Sécurité énergétique et de la Neutralité carbone a indiqué qu’il réviserait ses orientations environnementales en réponse à la décision de la Cour Suprême. Le Premier ministre Keir Starmer a également réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 81 % d’ici 2035 par rapport à 1990.