Le projet d’hydrogène de 600 MW en Angola, auquel CWP Global s’est récemment joint, représente une avancée stratégique majeure pour l’Afrique. Développé en partenariat avec Sonangol, Gauff et Conjuncta, ce projet est conçu pour exploiter la capacité excédentaire de la production hydroélectrique existante en Angola afin de produire de l’hydrogène, avec une capacité d’électrolyse prévue de 600 MW dans sa première phase.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des objectifs de décarbonation du pays et de la stratégie nationale « Angola Vision 2050 ». L’utilisation de l’énergie hydroélectrique, source renouvelable et sans émissions, positionne l’Angola comme un acteur clé dans la production d’hydrogène sur le continent. En plus de répondre à la demande mondiale croissante d’hydrogène, le projet cible également la production d’ammoniac, un dérivé stratégique destiné à l’exportation.
Valeur Stratégique et Impact pour l’Angola
Le projet de CWP Global marque un tournant dans la diversification économique de l’Angola, qui dépend actuellement fortement de son secteur pétrolier. En s’associant avec Sonangol, la compagnie pétrolière nationale angolaise, CWP Global vise à transformer les infrastructures énergétiques existantes pour y intégrer des capacités d’hydrogène. La création d’un Special Purpose Vehicle (SPV) est envisagée pour structurer les investissements et assurer la gouvernance de ce projet à grande échelle.
Cette diversification économique est essentielle pour réduire la dépendance de l’Angola aux hydrocarbures et promouvoir des sources d’énergie renouvelable. Le projet contribue également à la création d’emplois locaux et au développement des compétences dans le secteur des énergies propres, renforçant ainsi la résilience économique du pays.
Positionnement sur le Marché International
Ce projet n’a pas seulement un impact local : il ambitionne de s’insérer dans le marché mondial des énergies décarbonées en fournissant du carburant à faible teneur en carbone pour des industries difficilement décarbonables, telles que les engrais et le transport maritime, en Europe et ailleurs. De plus, le consortium a pour objectif de mettre en place une chaîne de valeur verte en Angola, soutenue par des infrastructures portuaires et de transport existantes, tout en attirant des investissements internationaux dans le secteur de l’hydrogène.
L’intégration dans le marché international permet à l’Angola de se positionner comme un fournisseur stratégique d’hydrogène, répondant aux besoins croissants des économies développées en matière de transition énergétique. Cette position renforce également les relations commerciales entre l’Angola et ses partenaires internationaux, ouvrant la voie à de futures collaborations dans le domaine des énergies renouvelables.
Perspectives de Développement
En termes de développement technique, le projet a déjà franchi des étapes importantes avec la finalisation de l’accord de partenariat et le début de la Front-End Engineering Design (FEED). La prochaine étape consistera à mobiliser des investissements pour une prise de décision finale, prévue avant la fin de la décennie. La réussite de ce projet pourrait faire de l’Angola un pôle régional de production d’hydrogène, avec des avantages économiques et environnementaux significatifs pour le pays et pour le continent.
Le développement futur inclut également l’expansion de la capacité de production d’ammoniac, visant à atteindre 400 000 tonnes par an dans la première phase, avec des plans pour augmenter cette capacité dans les phases suivantes. Cette expansion renforcera la position de l’Angola sur le marché international des engrais, contribuant à une agriculture plus durable.
Enjeux et Défis
Cependant, la mise en œuvre de ce projet dépendra de plusieurs facteurs critiques, dont la stabilité des politiques locales, la mobilisation de capitaux, et la mise en place de normes de sécurité et de transport adaptées aux exportations d’hydrogène et d’ammoniac. Par ailleurs, la coordination avec les acteurs européens, déjà en demande de sources d’hydrogène, sera essentielle pour garantir un débouché stable et rentable pour l’Angola.
La réussite du projet nécessitera également une collaboration étroite entre les différents partenaires pour surmonter les défis techniques et financiers. La mise en place de cadres réglementaires favorables et l’engagement des parties prenantes locales seront déterminants pour assurer la pérennité et la rentabilité de cette initiative ambitieuse.