Anglo American et Teck Resources ont officialisé une fusion sans prime visant à créer une nouvelle entité, Anglo Teck, spécialisée dans le cuivre. La transaction accorde 62.4% du capital aux actionnaires d’Anglo American et 37.6% à ceux de Teck. L’opération comprend également un dividende exceptionnel de $4.5bn destiné à optimiser le bilan d’ouverture du nouvel ensemble.
Une plateforme intégrée pour la croissance mondiale du cuivre
La société fusionnée combinera des actifs opérationnels robustes, notamment la participation de 60% dans le projet Quebrada Blanca Phase 2 (QB2) au Chili, considéré comme stratégique pour l’approvisionnement en cuivre. D’autres sites majeurs incluent Highland Valley Copper au Canada (90%) et Antamina au Pérou (22.5%), reconnue comme l’une des mines de cuivre-zinc les plus compétitives au monde en termes de coût.
Le portefeuille de projets en développement de Teck comprend San Nicolas au Mexique (50%) et Zafranal au Pérou (80%), tous deux identifiés comme générateurs de rendements élevés. La société maintient une stratégie de réduction de l’exposition projet par projet à travers des coentreprises sur l’ensemble de ses sites en développement. Des options de croissance à plus long terme sont également identifiées avec Galore Creek au Canada et Nueva Union au Chili.
Valorisation stratégique et discipline des coûts
Selon les estimations de Wood Mackenzie, la valeur nette d’actifs après impôts de Teck s’élève à $10.8bn, incluant $13.8bn issus du cuivre et $1.1bn du zinc, atténués par $4.1bn de coûts centraux. Cette valorisation n’intègre pas les potentiels de croissance additionnels du site QB, ni les synergies potentielles avec Collahuasi ou un prolongement de la durée de vie de la mine Red Dog.
La discipline en matière de coûts d’Anglo American vient renforcer la logique stratégique de la fusion. Le groupe a généré $1.3bn d’économies annuelles en 2024 et vise $0.8bn de synergies supplémentaires au niveau corporate. La direction table également sur une revalorisation boursière, portée par une exposition accrue au cuivre, un portefeuille rationalisé et un potentiel de croissance consolidé.
Enjeux réglementaires au Canada
Le principal risque identifié reste l’examen réglementaire dans le cadre de la Loi sur Investissement Canada. Le processus exige l’approbation du ministre de l’Industrie, qui doit valider la conformité de l’opération avec les intérêts économiques et de sécurité nationale. L’issue de cette étape pourrait conditionner la finalisation complète de la transaction.