ACME et Scatec se lancent dans un projet de développement d’ammoniac vert dans le Sultanat d’Oman. En effet, les deux entreprises ont récemment annoncé un accord important. Ces dernières créeront une coentreprise dans laquelle elles disposeront de parts égales.
1,2 million de tonnes d’ammoniac vert
L’installation se situe dans la zone économique spéciale de Duqm, à Oman. Dans un premier temps, elle produira 100 000 tonnes d’ammoniac vert par an. L’objectif étant, à terme, d’atteindre une production de 1,2 million de tonnes d’ammoniac vert par an.
Afin de satisfaire cette production d’ammoniac vert, le projet repose sur l’énergie solaire et l’électrolyse. Effectivement, 500 MW d’énergie solaire alimenteront ce projet. Il faut également ajouter une capacité d’électrolyse d’environ 300 MW. Le PDG de Scatec, Raymond Carlsen, déclare :
« Le groupe ACME a été l’avant-garde de la production d’ammoniac vert avec ce projet et au sein de Scatec, nous pouvons capitaliser sur notre expertise en matière d’énergies renouvelables, de structuration et de financement de projets, d’exécution et d’exploitation pour accélérer la décarbonisation du monde ».
Cependant, le calendrier général du projet n’est pas encore totalement établi. Celui-ci étant encore en élaboration. Malgré cela, les deux entreprises souhaitent faire de cette installation une place forte de la production d’ammoniac.
Un projet ambitieux et précoce
Ainsi, ce projet est particulièrement ambitieux. Il apparaît d’ores et déjà comme pionnier pour le développement de ce type d’ammoniac. En outre, l’objectif est de concevoir, développer, construire, posséder et exploiter une installation d’ammoniac vert à grande échelle.
Par conséquent, c’est un projet significativement important pour ces deux entreprises. Effectivement, durant les 18 derniers mois, ACME a élaboré ce dernier. Cela démonte le caractère important et avant-gardiste du projet développé conjointement par ACME et Scatec.
De plus, les entreprises annoncent être en pourparlers avec des acheteurs réputés, sans pour autant les mentionner. Elles évoquent des contrats compris entre 20 et 25 ans. Ces contrats permettront de jeter les bases du financement de ce projet.
Pour financer une telle installation de production d’ammoniac vert, ACME et Scatec souhaitent s’appuyer sur deux éléments. En ce sens, celle-ci sera financée grâce à des emprunts ainsi que des fonds propres.
Par ailleurs, les partenaires semblent optimistes quant à la réussite de ce projet. Manoj Upadhyah, fondateur et président d’ACME, a déjà annoncé que ce dernier pourrait être étendu à l’avenir. Cette potentielle extension prendrait place sur le même site.
200 millions de tonnes d’ammoniac d’ici 2050
Ce projet d’ammoniac vert s’inscrit dans une stratégie plus globale. R. Carlsen évoque notamment la volonté de faire d’Oman une plaque tournante de l’hydrogène et de l’ammoniac vert.
Cela traduit le potentiel que possède le Sultanat d’Oman. En effet, ce dernier détient un potentiel solaire important. S’ajoute également à cela un emplacement stratégique pour la production d’ammoniac vert.
Ce projet pourrait permettre l’accélération du développement de ce type d’ammoniac. D’autant que les analystes estiment une forte augmentation de la demande annuelle mondiale. Celle-ci devrait atteindre les 200 millions tonnes d’ici 2050.
Cette probable hausse montre la nécessité de progresser dans la décarbonisation des industries. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise ACME est particulièrement active. Elle a déjà développé une première installation intégrée d’énergie solaire et d’ammoniac vert au Rajasthan, à Bikaner.
Cependant, l’ammoniac vert fait encore face à quelques difficultés. Son prix élevé reste la plus grande contrainte pour son développement. Bien que celui-ci tende à diminuer, il demeure deux fois supérieur à l’ammoniac conventionnel.