En Amérique du Sud, le faible débit du fleuve Parana diminue la production d’électricité des barrages. Une situation qui pourrait durer au moins jusqu’en 2022, selon les experts.
L’Amérique du Sud fait face à son plus faible niveau de production depuis 2005
La production d’électricité du barrage hydroélectrique d’Itaipu, parmi les plus grands barrages du monde, est inférieure de 15% à celle de 2020. C’est le constat d’Hugo Zarate, directeur des opérations du barrage à la frontière du Brésil et du Paraguay. La centrale d’Itaipu fournit 10% de l’électricité du Brésil et 86% de celle du Paraguay.
La centrale hydroélectrique devrait produire entre 65.000 et 67.000 GWh cette année. C’est son niveau le plus bas depuis 2005, date où la centrale a commencé à fonctionner à sa pleine capacité. Selon Zarate, la production du barrage « peut répondre à la demande », mais seulement « pour de courtes périodes ».
Même chose au barrage de Yacyreta, plus en aval sur le fleuve Parana, entre Paraguay et Argentine. En septembre, la centrale n’a atteint que 50% de sa production mensuelle normale.
En cause, les faibles précipitations
L’Amérique du Sud fait face à l’une des pires sécheresses depuis un siècle, d’après le gouvernement fédéral brésilien. Celui-ci a recommandé à sa population de réduire la consommation d’eau et d’électricité. Un futur rationnement de l’électricité a été évoqué.
Le bassin fluvial du Parana voit son débit baisser depuis 2019, à cause de précipitations trop faibles. Le barrage d’Itaipu, bénéficie normalement d’un débit entrant de 11.000 m3 par secondes. Ce débit est réduit à 6.800 en moyenne cette année, d’après Hugo Zarate.
À Yacyreta, on envisage cette année une moyenne entre 6.000 et 9.500 m3 par secondes. Contre un débit normal de 14.500 m3, selon le responsable de l’hydrologie de la centrale, Lucas Chamorro.
La crise risque de durer
Les précipitations resteront faibles au Brésil le reste de l’année, d’après Isaac Hankes, analyste météorologique pour Refinitiv. Or, pour des barrages à la capacité de stockage limitée, la production dépend entièrement du débit du fleuve. Selon Hugo Zarate, si le débit ne réaugmente pas, la crise énergétique va continuer.
Outre l’électricité, la sécheresse diminue les royalties que les États d’Amérique du Sud perçoivent pour l’exploitation de leurs ressources d’eau.