Budapest a annoncé mardi s’être accordé avec Moscou pour modifier les contrats d’extension d’une centrale nucléaire en Hongrie, un amendement qui doit désormais obtenir le feu vert de Bruxelles.
« Nous avons dû les modifier » à la suite des sanctions à l’encontre de la Russie, a indiqué sur Facebook le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto, accusant la Commission européenne de tenter de « bloquer la coopération nucléaire fructueuse » entre les deux pays.
« Nous lui soumettrons ces amendements pour approbation », a-t-il précisé dans le cadre d’une visite à Moscou, ajoutant que deux autres accords avaient été conclus concernant le gaz et le pétrole.
Selon lui, les deux parties ont décidé de prolonger une option permettant à la Hongrie d’acheter plus de gaz que dans le cadre de son contrat actuel, si nécessaire, selon M. Szijjarto, qui s’est rendu plusieurs fois en Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le groupe hongrois MOL négociera aussi « directement les frais de transit avec les opérateurs ukrainiens » de l’oléoduc Droujba, a-t-il dit.
En août, le gouvernement hongrois avait annoncé le démarrage imminent du chantier de construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires, en collaboration avec le conglomérat russe Rosatom sur le site de Paks, pour une mise en exploitation espérée en 2030. Ce projet controversé, lancé il y a neuf ans et validé par Bruxelles en 2017, illustre les liens noués au fil des ans par le Premier ministre nationaliste Viktor Orban avec le président russe Vladimir Poutine.
La guerre en Ukraine n’a pas infléchi la position de la Hongrie sur le dossier, à rebours de la volonté de ses partenaires de l’Union européenne de s’affranchir de Moscou. Début mai, Rosatom avait ainsi perdu un important contrat en Finlande. L’accord signé en janvier 2014 lui attribue la construction de deux réacteurs, dits « Paks II », sur le site de l’unique centrale nucléaire hongroise de conception soviétique, à une heure de route de Budapest. Ce projet de 12,5 milliards d’euros est financé à hauteur de 80%, soit 10 milliards d’euros, par un prêt de la Russie à la Hongrie, qui prend en charge les 2,5 milliards d’euros restants.