Ce nouveau terminal aura « une capacité d’au moins cinq milliards de m² par an et devrait être mis en service au quatrième trimestre 2023 », a déclaré dans un communiqué le ministère de l’Économie. Il sera réalisé par un conglomérat d’entreprises du secteur, composé du français Engie, du belge TES et de l’allemand Eon. Ce navire FSRU (unité flottante de regazéification), loué par le gouvernement, sera installé dans le port de Wilhemshaven, sur la mer du Nord, où une installation similaire doit déjà entrer en fonction cet hiver.
« Nous réduisons la dépendance au gaz russe en construisant rapidement de nouvelles infrastructures »
a expliqué le ministre de l’Économie, Robert Habeck, lors d’une conférence de presse.
Il s’agit du cinquième projet d’installation de navire FSRU annoncé par le gouvernement depuis le début de la guerre en Ukraine fin février. S’y ajoutent deux autres projets portés par des entreprises privées.
Les deux premiers doivent démarrer leur activité en décembre et contribuer à atténuer le risque de crise énergétique en Allemagne cet hiver.
Ces efforts « permettront, si tout se passe bien (…) de passer l’hiver sans trop de perturbations, mais il ne faut pas se méprendre, il ne s’agit pas d’un signal de détente, il y a toujours une grande tension et la nécessité d’économiser des quantités de gaz », a prévenu vendredi M. Habeck.
La première économie européenne dépendait à 55% de la Russie pour ses importations de gaz, avant la guerre en Ukraine.
Les terminaux de regazéification permettent d’importer du gaz naturel transporté par voie maritime sous forme liquide. Contrairement à d’autres pays européens, l’Allemagne ne disposait jusque-là d’aucun équipement de ce type, ni en mer, ni à terre. Ces nouveaux terminaux doivent permettre à Berlin de diversifier ses fournisseurs, en augmentant ses commandes depuis les États-Unis, le Qatar ou encore le Canada, grands producteurs de GNL.
Une enveloppe de près de trois milliards d’euros a été débloquée par Berlin pour la location d’unités flottantes FSRU. Les méthaniers devraient notamment être amarrés à Brunsbüttel et à Stade, non loin de Hambourg, ainsi que dans la ville de Lubmin, au bord de la Baltique.
Ensemble, les projets privés et publics couvriront « environ un tiers » de la demande totale de gaz de l’Allemagne, selon le ministère.