L’Allemagne, comme de nombreuses nations européennes, est durement touchée par la crise énergétique et la flambée des prix. En conséquence, le pays risque la récession dès 2023. De plus, sa production industrielle est à la baisse. Ainsi, Olaf Scholz, chancelier allemand, cherche des alternatives au gaz russe afin d’assurer l’approvisionnement du pays alors que l’hiver approche.
Dans ce contexte, Olaf Scholz se tourne vers le Moyen-Orient et plus particulièrement trois États du Golfe: l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar. L’objectif est de renforcer le partenariat énergétique entre l’Allemagne et ces pays.
L’Allemagne compte sur l’Arabie saoudite
De fait, Olaf Scholz a rencontré le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed bin Salman. Il s’agit donc d’approfondir le partenariat énergétique reliant les deux États. Toutefois, l’Allemagne entend aller au-delà de la question des combustibles fossiles. Ainsi, les énergies renouvelables et l’hydrogènes renouvelables ont également été au cœur de cette rencontre.
Outre la question énergétique, le chancelier allemand a également évoqué la question des droits de l’Homme. Le meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste, il y a 4 ans avait provoqué un tollé mondial. D’autant plus qu’un rapport des services de renseignement américains conclut que le prince avait approuvé l’opération, dont l’objectif était de capture ou de tuer le journaliste.
Olaf Scholz commente:
« Vous pouvez supposer que rien n’a été laissé en suspens. »
Les pays du Golfe, partenaires privilégiés?
Outre l’Arabie saoudite, l’Allemagne mise sur les Émirats arabes unis et le Qatar.
RWE annonce la signature d’un accord avec ADNOC. Cette dernière livrera du GNL à l’Allemagne d’ici fin décembre. Si les volumes restent encore faibles, cet accord est une première étape importante. Il est le symbole d’un accord significatif sur le plan politique.
Suite à l’annonce de cet accord, Olaf Scholz déclare:
« Nous devons nous assurer que la production de GNL dans le monde est avancée au point de pouvoir répondre à la forte demande existante sans avoir à recourir à la capacité de production qui existe en Russie. »
De fait, cet accord prévoit la livraison de 137.000 m3 de GNL. Elle sera la première cargaison à être fourni çà l’Allemagne via le terminal flottant de Brunsbüttel. D’autres cargaisons suivront en 2023.
De plus, ADNOC livrera de l’ammoniac aux entreprises allemandes comme Steag ou encore Aurubis. Aussi, l’entreprise émiratie livrera quelque 250.000 tonnes de diesel par mois à Hoyer.
En outre, l’Allemagne a signé un accord avec Sheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyann, président des Émirats arabes unis. Celui-ci porte sur le renforcement de la sécurité énergétique et de la croissance industrielle.
Enfin, dans le cadre de la transition énergétique de l’Allemagne, Masdar devrait développer l’éolien offshore dans le pays.
D’autres solutions pour l’Allemagne?
Pour faire face à la crise énergétique, l’Allemagne mise sur les terminaux flottants. Actuellement, deux terminaux sont prévus. Ceux-ci pourront réceptionner jusqu’à 12,5 milliards de m3 de GNL. Ce volume représente 13% de la consommation de gaz de l’Allemagne en 2021.
RWE, commentant son accord avec l’ADNOC et la construction de terminaux flottants de GNL, déclare:
« Cela marque une étape importante dans la construction d’une infrastructure d’approvisionnement en GNL en Allemagne et la mise en place d’un approvisionnement en gaz plus diversifié. »
En parallèle, les Allemands ont manifesté pour demander la mise en place du projet Nord Stream 2. Ce projet doit transporter du gaz russe vers l’Allemagne. Toutefois, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Berlin a suspendu la certification du projet.