L’Allemagne se tourne de plus en plus vers le Canada. De fait, alors que la crise énergétique se poursuit, l’Allemagne et le Canada ont tendance à se rapprocher sur le plan énergétique. Ce rapprochement va permettre au Canada de stimuler ses exportations d’énergie et de minéraux essentiels vers l’Allemagne. Il vise également à s’écarter des combustibles fossiles.
Le rapprochement entre l’Allemagne et le Canada se confirme par la visite du chancelier allemand, Olaf Scholz, à Montréal, ce lundi matin. Les deux pays sont censés annoncer des accords permettant d’accélérer les exportations canadiennes d’hydrogène et de minéraux critiques vers l’Allemagne, ce mardi.
Un contexte favorable au rapprochement entre le Canada et l’Allemagne
Le contexte de la guerre en Ukraine favorise le rapprochement entre le Canada et l’Allemagne. Pour rappel, l’Allemagne, très dépendante au gaz russe, craint une pénurie de gaz cet hiver. De plus, l’Allemagne peine à remplir ses stocks de gaz. Ainsi, le pays cherche des alternatives.
C’est ce qu’a expliqué le ministre de l’Économie, Robert Habeck, ce lundi à la chaîne de télévision allemande ARD.
En somme, Trudeau déclare:
« Ce que la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine a fait, c’est accélérer et approfondir l’approche que nous avons les uns envers les autres. »
Une coopération énergétique étroite
Ce mardi, le Canada va établir des protocoles d’entente avec Volkswagen et avec Mercredes-Benz Group AG. Ces protocoles visent à développer des chaînes d’approvisionnement pour les minéraux critiques. Par conséquent, ces accords confirment le rapprochement entre le Canada et l’Allemagne.
L’objectif du Canada est de développer ses ressources minérales critiques et d’attirer les fabricants de batteries et de voitures pour véhicules électriques. Par exemple, le nickel, le lithium ou encore le cobalt, qui sont des minéraux critiques, sont utilisés dans les voitures électriques. Les partenariats entre les entreprises des deux pays aspirent à durer sur le long terme.
Ces accords résultent d’un processus remontant à mai. C’est à cette période que le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, se rend en Allemagne pour discuter d’éventuelles coopérations avec les constructeurs automobiles.
Par ailleurs, Franziska Brantner, la secrétaire d’État aux Affaires économiques, présent dans la délégation allemande, pourrait annoncer un investissement immédiat du pays dans le lithium traité au Canada.
De ce fait, F. Brantner, commente:
« Le Canada possède presque toutes les matières premières dont dispose la Russie – mais il est démocratique et offre des cadres juridiques fiables. »
Concernant le GNL, les entreprises canadiennes réfléchissent sur les moyens d’exporter cette ressource vers l’Europe et son éventuelle rentabilité, d’après Trudeau. Actuellement, le pays ne possède aucune installation de GNL sur la côte est. De même, il n’y a aucun moyen permettant d’acheminer du gaz sans agrandir les pipelines.
D’après le ministre canadien des ressources naturelles, la production d’hydrogène serait la grande opportunité pour le Canada par rapport au GNL.
Des objectifs communs
Les objectifs communs confirment le rapprochement entre l’Allemagne et le Canada. Le chancelier allemand ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. À court terme, l’Allemagne ambitionne de supprimer son besoin de gaz russe d’ici la mi-2024.
O. Scholz explique:
« Si l’Allemagne est l’un des pays demandeurs de gaz naturel, de GNL, c’est aussi un pays…qui est sur la voie directe de transformer sa propre économie. »
Quant au Canada, Trudeau attend une décarbonation complète de son économie d’ici 2050. Dans ces conditions, le pays interdira la vente de voitures et de camions légers neufs à combustion à partir de 2035, conforme à l’objectif de l’Union européenne.
En outre, le Premier ministre canadien souligne la nécessité de décarboner l’approvisionnement énergétique mondial. Cette décarbonation permettrait de dépasser les difficultés économiques de nouveaux projets d’exportation de GNL.
Pour rappel, le pays a été classé comme le cinquième producteur mondial de gaz naturel en 2020.
Ainsi, le Canada et l’Allemagne se rapprochent pour faire front face à l’ennemi commun, la Russie.