L’Allemagne, qui fait face à la baisse de livraison de gaz russe, risque de manquer l’objectif, fixé par le gouvernement d’Olaf Scholz, de remplissage de ses réservoirs de gaz, prévient jeudi le régulateur fédéral.
“Je ne m’attends pas à ce que nous atteignions les prochains objectifs de stockage aussi rapidement que le premier”, atteint deux semaines avant le terme, a déclaré Klaus Müller, chef du régulateur allemand de l’énergie, auprès du site T-online.
Atteindre le prochain objectif, 85% des réservoirs remplis au 1er octobre, n’est selon lui “pas impossible, mais très ambitieux”.
“Dans tous nos scénarios, nous ne parviendrons pas à atteindre un niveau de remplissage moyen de 95% au 1er novembre”, ajoute-t-il. “Nous n’y parviendrons pas car certains sites de stockage sont partis d’un niveau de remplissage très bas”, assène M. Müller.
Face aux risques de pénurie, le ministre de l’Economie, l’écologiste Robert Habeck, avait fixé en juillet une série d’objectifs pour que les stocks de gaz atteignent 95% d’ici le 1er novembre, avant le début de l’hiver.
Les réserves de gaz de l’Allemagne se situaient alors à environ 65% de leur capacité. Le week-end dernier, elles étaient remplies à 75%, deux semaines avant la date prévue.
Mais atteindre les futurs objectifs va s’avérer délicat et nécessitera encore d’importantes économies d’énergie dans les années à venir.
“Il ne s’agit pas d’un hiver mais d’au moins deux. Et le deuxième hiver pourrait être encore plus difficile”, a mis en garde M. Müller. “Nous devons économiser beaucoup de gaz au moins une autre année. Pour le dire clairement: il y aura au moins deux hivers stressants”.
Des pénuries sont à attendre dans certaines régions durant l’hiver, ajoute-t-il.
L’Allemagne est fortement dépendante du gaz russe et a vu ses livraisons chuter fortement depuis le début de la guerre en Ukraine.
En juillet, les flux de gaz sont tombés à 20% de la capacité du principal gazoduc Nord Stream, l’Union européenne accusant Moscou d’utiliser l’énergie comme une “arme” dans le conflit.
Les factures énergétiques des ménages devraient s’envoler cet hiver et les pénuries mettre en difficulté des pans entiers de l’industrie allemande.