L’approvisionnement en gaz de l’Allemagne reste actuellement sûr, a déclaré le ministère de l’économie, après l’arrêt des flux de gaz russe vers l’Europe via un point de transit clé en Ukraine.
L’approvisionnement en Allemagne est actuellement sûr
Mardi, Kiev a déclaré qu’elle suspendrait les flux de gaz passant par le point de transit de Sokhranivka. Selon elle, celui-ci fournit près d’un tiers du carburant acheminé de la Russie vers l’Europe via l’Ukraine. De ce fait, elle les déplacerait ailleurs.
Le ministère allemand de l’économie déclare :
« Nous suivons la situation de près. L’équipe chargée de la crise du gaz et les opérateurs de réseaux de gazoducs suivent également la situation ».
Il ajoute :
« L’approvisionnement en Allemagne est actuellement toujours sûr ».
L’Ukraine a accusé Moscou d’être à l’origine de ce mouvement, affirmant que la route était contrôlée par les troupes russes. Le producteur de gaz russe Gazprom a toutefois déclaré qu’il ne voyait aucune raison à cet arrêt.
L’association allemande de l’industrie du gaz a déclaré qu’elle ne pourrait évaluer l’impact de la fermeture du point de transit que lorsqu’elle aurait vu comment le mouvement affectait les flux.
Le point de transit ukrainien Sudzha fonctionne, tout comme les flux vers l’Europe via la Pologne sur le gazoduc Yamal et via le gazoduc Nord Stream 1 sous la mer Baltique.
Remplacer le gaz naturel par le GNL ?
L’Allemagne est le plus gros consommateur de gaz naturel en Europe. Outre la Russie, elle reçoit du gaz par gazoduc en provenance de Norvège, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne et du Danemark. Elle importe également du gaz naturel liquéfié (GNL) via des terminaux au nord-ouest de l’Europe.
Un arrêt soudain des livraisons de gaz russe pourrait déclencher en Allemagne une récession comparable à celles de 2009 et 2020.
Les analystes d’Aurora Energy Research ont déclaré dans un rapport stratégique que si le GNL remplaçait progressivement le gaz russe, les prix du gaz pourraient être fixés à 40 euros par MWh d’ici 2030. Les prix actuels du GNL, induits par la crise, sont deux fois plus élevés.
L’Allemagne tente de passer rapidement à ses propres terminaux flottants de GNL. Notamment afin de remplir les stocks de gaz en été. Enfin, elle essaie de trouver des moyens de donner la priorité à la distribution du gaz en cas de crise.