Sultan Al Jaber, à la tête de la COP28 à Dubaï, éveille une attention particulière. Tenant simultanément les rôles de dirigeant d’Adnoc, ministre des Emirats, et émissaire pour le climat, son profil est à la croisée des chemins entre l’industrie pétrolière et l’engagement environnemental. Cette double casquette soulève des questions d’intégrité et de conflit d’intérêts, exacerbées par les récentes révélations de la BBC et du Centre for Climate Reporting.
Le Parcours de Sultan Al Jaber
Al Jaber défend son parcours, soulignant son expérience en développement durable et énergies renouvelables. Fondateur de Masdar, il a mené des initiatives pour la décarbonation d’Adnoc. Ces efforts contrastent avec les appels de plusieurs ONG et parlementaires pour sa démission, le critiquant pour son implication dans le secteur pétrogazier.
Le Pragmatisme en Question
Sa stratégie à la COP28 reflète un pragmatisme marqué. Al Jaber se concentre sur des résultats tangibles, mettant en avant une approche de performance et de réalisme. Cette posture a suscité des réactions mitigées, entre admiration pour son approche directe et critiques pour son manque de volontarisme environnemental.
Influence et Réception
Malgré les controverses, Al Jaber a gagné progressivement le respect de certains sceptiques. Ses prises de position, notamment lors de la COP à Bonn, et sa lettre ouverte sur les fossiles et les renouvelables ont marqué un tournant dans sa communication. Cependant, son attitude envers les lobbyistes des énergies fossiles et la technologie de captage du carbone reste pointée du doigt.
Sultan Al Jaber se distingue par une approche inclusive, écoutant toutes les parties prenantes et mettant l’accent sur la participation des jeunes. Comparé à ses prédécesseurs, il apporte un style différent à la COP28, mais des questions persistent quant à sa capacité à négocier un texte final équilibré et ambitieux.
Al Jaber, à travers son parcours unique et son approche pragmatique, incarne les complexités et les défis de la COP28. Sa capacité à unifier les différents intérêts en présence déterminera le succès de cette conférence cruciale.