L’ancien vice-président des États-Unis Al Gore a déclaré que les mesures anti-environnementales prises par l’administration Trump ne devraient pas ralentir de manière significative la transition énergétique mondiale. Lors d’un échange avec la presse à Paris, il a affirmé que malgré une posture hostile à la recherche scientifique et aux libertés académiques, la dynamique industrielle et financière autour des énergies renouvelables rendrait toute tentative de blocage peu efficace à long terme.
Soulignant la puissance économique du secteur des combustibles fossiles, qu’il a qualifiée de « plus riche et plus influent de l’histoire », Al Gore a toutefois mis en avant l’évolution des marchés vers des solutions énergétiques plus rentables. Il a notamment cité des chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), selon lesquels l’électricité solaire est désormais la moins coûteuse au monde. Cela crée, selon lui, une logique économique en faveur des renouvelables, indépendamment des volontés politiques nationales.
Les tribunaux comme contrepoids aux politiques fédérales
Al Gore a également rappelé que plusieurs décisions exécutives de Donald Trump en matière environnementale ont été annulées par les tribunaux américains. Il a exprimé sa confiance dans la résilience des institutions juridiques face aux tentatives de contournement par l’exécutif, insistant sur l’attachement de la population américaine à l’État de droit. Ces éléments, selon lui, limitent la capacité du gouvernement fédéral à freiner les transformations en cours dans le domaine énergétique.
Une tendance portée par les données de marché
L’ancien lauréat du prix Nobel de la paix a souligné que 93 % de la nouvelle production énergétique mondiale en 2024 provenait des sources renouvelables. Cette donnée reflète, d’après lui, un basculement structurel plutôt que conjoncturel, fondé sur une compétitivité accrue des technologies solaires et éoliennes. Il a indiqué que les entreprises confrontées à des choix d’investissement privilégient désormais les sources d’électricité moins onéreuses, sans attendre les signaux politiques.
Al Gore a pris la parole dans le cadre d’une conférence à Paris rassemblant 800 personnes, organisée par son organisation non gouvernementale The Climate Reality Project. Il participe également au sommet « SOS Océan », étape préparatoire à la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan prévue à Nice en juin. Selon lui, les mobilisations de terrain comme le mouvement We’re Still In témoignent d’une continuité d’action même en période d’instabilité politique.