Le producteur français d’électricité renouvelable Akuo a débuté la construction d’un centre de stockage d’énergie de grande capacité à Boulouparis, dans la province Sud de la Nouvelle-Calédonie. Une fois opérationnelle, l’installation sera en mesure de restituer 50 MW pendant trois heures chaque jour, sur une durée contractuelle de 12 ans. Plus de 200 MWh de capacité de stockage sont en cours d’installation, ce qui en fait l’un des projets les plus importants de France dans ce domaine.
Une réponse aux besoins du réseau et à la variabilité solaire
L’entrée en service du site est prévue pour le troisième trimestre de 2027. Sa capacité effective de 150 MWh permettra de couvrir l’équivalent de trois heures de la consommation électrique de Nouméa, la capitale. L’objectif est de stocker l’électricité solaire en journée pour la réinjecter pendant les pics de demande du soir. Le système contribuera également à la régulation de fréquence et de tension, grâce à une technologie de formation de réseau capable de redémarrer l’alimentation en cas de panne généralisée.
Une implantation renforcée à Boulouparis
Akuo connaît bien la région, y exploitant déjà trois centrales photovoltaïques, dont la centrale Kwita Wije à Boulouparis, dotée de son propre dispositif de stockage. En parallèle, l’entreprise soutient des initiatives sociales locales, notamment un projet de serre pédagogique porté par une association communautaire. Des visites éducatives du site existant sont régulièrement organisées pour les écoles.
Un levier dans le plan de transition énergétique local
Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie vise une réduction de 75% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035. Cet objectif implique notamment une décarbonation accélérée de l’industrie métallurgique, qui consomme près des deux tiers de l’électricité de l’île. Le développement des capacités de stockage apparaît comme une condition essentielle pour permettre l’intégration massive des énergies renouvelables dans le mix énergétique local.
Un montage financier public-privé diversifié
Le financement du projet associe plusieurs institutions bancaires, dont Caisse d’Épargne Île-de-France, Banque de Nouvelle-Calédonie, Agence Française de Développement, Banque Calédonienne d’Investissement et BPI France. Deux groupements de droit local, Wiwa et Wije, représentant trois tribus coutumières, participent également au capital. Leur implication vise à garantir une redistribution économique locale pendant la durée d’exploitation de l’installation.
Le projet bénéficie de deux dispositifs fiscaux : l’un, propre à la Nouvelle-Calédonie, validé par les autorités locales, mobilisera des fonds dès décembre 2025 ; l’autre, national, s’appuie sur la loi pour le développement économique des outre-mer (LODEOM), permettant à des investisseurs de métropole de participer au financement jusqu’à la mise en service. Le contrat signé avec Enercal, la société de gestion du réseau, prévoit une réduction des charges grâce à ces dispositifs.