Airbus revoit la trajectoire de son projet d’avion à hydrogène, initialement prévu pour entrer en service en 2035. L’avionneur européen admet que les avancées technologiques nécessaires progressent à un rythme inférieur aux attentes. Bien que l’objectif de commercialiser un appareil à hydrogène reste d’actualité, la feuille de route subit des ajustements en raison des contraintes techniques et de la maturité du marché.
Un développement freiné par des obstacles technologiques
L’hydrogène est souvent présenté comme une alternative au kérosène pour l’aviation, mais sa mise en œuvre pose des défis majeurs. L’un des principaux obstacles réside dans le stockage et la distribution du carburant. L’hydrogène liquide nécessite d’être maintenu à une température de -253°C et stocké dans des réservoirs cryogéniques, quatre fois plus volumineux que ceux destinés au kérosène. Airbus continue d’explorer ces solutions, mais l’intégration de cette technologie sur un avion commercial demeure complexe.
Un calendrier incertain
Selon le syndicat Force Ouvrière (FO), Airbus aurait repoussé de cinq à dix ans l’échéance de son premier vol commercial à hydrogène et réduit de 25 % le budget dédié à ce programme. L’avionneur a toutefois contesté cette information, affirmant que sa stratégie en matière de décarbonation restait inchangée. Un porte-parole du groupe a précisé que l’entreprise ajustait ses plans en fonction de l’évolution des technologies et de la disponibilité de l’hydrogène produit à partir de sources renouvelables.
Essais et ajustements stratégiques
Airbus avait annoncé en 2022 son intention de tester un réacteur fonctionnant à l’hydrogène sur un A380. Cependant, selon FO, ce projet aurait été annulé, ce que l’avionneur n’a pas confirmé. En parallèle, l’entreprise continue de miser sur d’autres solutions, comme l’optimisation des carburants aériens durables (SAF), perçus comme un levier immédiat pour réduire les émissions du transport aérien.
Conséquences pour l’emploi
Les évolutions du programme suscitent des interrogations sur leur impact social. FO a demandé à la direction de clarifier les conséquences de ces ajustements sur l’emploi et de présenter ces éléments aux instances représentatives du personnel. Airbus assure que chaque décision est prise en tenant compte de ses équipes et de l’environnement économique global.
Perspectives pour l’aéronautique
L’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, fixé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), impose aux acteurs du secteur de diversifier leurs approches. Si l’hydrogène reste une technologie prometteuse, Airbus ajuste sa stratégie pour s’adapter aux réalités industrielles, tout en poursuivant l’exploration de solutions complémentaires.