Le groupe Air Liquide, producteur de gaz industriels, a annoncé jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 4,2% au premier trimestre, intégrant notamment la baisse des prix sur un an.
contribution significative de la division Gaz et services
Ce chiffre d’affaires trimestriel s’est élevé à 7,17 milliards d’euros, dont 6,89 milliards pour la seule division Gaz et services, indique un communiqué du groupe français. En données comparables, excluant les coûts de l’énergie et les effets de change, la hausse du chiffre d’affaires est plus élevée, à 6,2% « après un effet énergie négatif de 2% pour la première fois depuis deux ans ». Dans le secteur de la grande industrie, les prix de l’énergie sont traditionnellement intégralement refacturés aux clients, ce qui provoque des hausses spectaculaires sur le chiffre d’affaires publié lorsque l’énergie flambe, comme au début 2022, avant et après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le chiffre d’affaires est conforme aux prévisions des analystes: aussi bien ceux de Bloomberg que ceux de Factset.
Au premier trimestre, les nouvelles décisions d’investissement industriel et financier s’élèvent à 800 millions d’euros, sur un total d’investissements en cours d’exécution qui s’établit à un niveau « très élevé » de 3,5 milliards d’euros ». Et sur les 12 mois à venir, le groupe chiffre à 3,4 milliards d’euros à fin mars les investissements potentiels à venir, notamment aux Etats-Unis, un marché dopé par l’Inflation Réduction Act. Air Liquide se dit « confiant » dans sa « capacité à augmenter à nouveau sa marge opérationnelle et à réaliser une croissance du résultat net récurrent, à change constant ».
signature d’un contrat pour 480 MW en énergies renouvelables
Le premier trimestre a été marqué par la signature d’un contrat long terme (PPA) avec Sasol pour sécuriser une capacité de 480 MW en énergies renouvelables afin d’approvisionner un site de Sasol en Afrique du sud, où le groupe français exploite le plus grand site de production d’oxygène du monde. Ceci permettra de baisser les émissions de CO2 du groupe de plus de 850.000 tonnes. Au cours du trimestre, Air Liquide a complété ses objectifs en matière d’émissions de CO2, en ajoutant celles du « scope 3 » qui concernent les émissions de ses clients, ainsi que des objectifs en matière de biodiversité.
Dans le domaine de l’hydrogène, le groupe a aussi annoncé ce trimestre la création d’une coentreprise avec TotalEnergies pour développer un réseau de plus de 100 stations hydrogène pour les poids lourds sur les grands axes routiers européens. Autre annonce significative: le lancement d’un projet de construction d’une unité de craquage d’ammoniac de taille industrielle à Anvers en Belgique. D’ordinaire utilisé surtout pour la fabrication d’engrais, l’ammoniac est en train de devenir un vecteur de transport de l’hydrogène au plan mondial. Transformé en ammoniac, l’hydrogène, dont la molécule très volatile s’échappe facilement, peut-être facilement transporté sur de longues distances.