Après son retrait récent du bloc offshore 11B/12B, la major pétrolière française TotalEnergies se concentre désormais sur le développement de son projet d’exploration dans le bassin Deep Water Orange Basin (DWOB). Situé à environ 200 kilomètres au large des côtes sud-africaines, ce bloc couvre une superficie de 15 000 km² et présente un potentiel stratégique pour les réserves énergétiques de la région.
Le 26 novembre, des informations ont confirmé que TotalEnergies a engagé le cabinet SLR pour réaliser une étude d’impact sur l’environnement. Cette étape est cruciale pour respecter les exigences réglementaires sud-africaines avant toute opération d’exploration. La filiale sud-africaine du groupe, TotalEnergies EP South Africa (TEEPSA), avait déjà obtenu en 2023 le feu vert des autorités locales pour explorer la partie nord de ce périmètre.
Un contexte régional favorable
L’intérêt accru de TotalEnergies pour le DWOB s’inscrit dans un engouement global des acteurs pétroliers et gaziers pour le bassin d’Orange. Ce dernier s’étend au-delà des frontières maritimes entre l’Afrique du Sud et la Namibie. Des découvertes majeures réalisées par Shell, Galp et TotalEnergies elle-même du côté namibien ont renforcé l’attractivité de cette région pour les multinationales.
Le DWOB offre une opportunité unique de diversifier les sources énergétiques dans un contexte de forte demande mondiale, tout en exploitant une région encore largement inexplorée. Cependant, les perspectives économiques liées à ce projet s’accompagnent de critiques de la part d’organisations environnementales.
Opposition environnementale croissante
Les activités d’exploration de TotalEnergies dans les eaux sud-africaines ont fait l’objet de controverses, notamment en raison de leur impact potentiel sur les communautés locales et les écosystèmes marins. En mars dernier, les groupes de défense de l’environnement Green Connection et Natural Justice ont porté plainte auprès de la Haute Cour d’Afrique du Sud pour tenter de bloquer un autre projet de la compagnie sur le bloc offshore 5/6/7.
Les militants soulignent que les zones concernées abritent une biodiversité marine sensible et que les activités pétrolières risquent d’affecter négativement les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs. Ces critiques pourraient à nouveau freiner les ambitions de TotalEnergies sur le DWOB, bien que l’entreprise ait assuré prendre en compte ces préoccupations dans son approche.
Perspectives pour TotalEnergies
Malgré les obstacles juridiques et sociaux, TotalEnergies semble déterminée à poursuivre son développement en Afrique australe. L’engagement récent dans une étude d’impact environnemental témoigne de sa volonté de sécuriser l’approbation réglementaire nécessaire pour exploiter le DWOB.
Avec le soutien des autorités sud-africaines et l’expertise acquise grâce à ses opérations au large de la Namibie, TotalEnergies pourrait positionner le DWOB comme un levier clé pour sa stratégie en Afrique subsaharienne. Néanmoins, l’équilibre entre impératifs économiques et préoccupations environnementales reste un défi majeur pour ce projet.