L’Afghanistan possèderait d’immenses ressources en métaux rares encore non exploitées, notamment du lithium. Nombreux de ces métaux sont indispensables à la transition énergétique amorcée dans la plupart des pays au monde. Mais avec le retour des talibans au pouvoir, les pays consommateurs craignent de ne pouvoir les exploiter.
L’Afghanistan regorge de métaux rares
Les métaux précieux sont enjeu géopolitique de taille. Ils sont à l’origine de beaucoup de guerre et ne cessent de les entretenir. À l’image de la guerre du Kivu dans le nord-est de la République Démocratique du Congo qui dure depuis 2004.
Beaucoup de pays en sont dépendants pour produire les batteries de voitures ou de smartphones par exemple. Ils sont surtout de plus en plus recherchés pour le transport et le stockage d’électricité. Un phénomène accentué par la transition énergétique en cours.
Or il semblerait que le sol afghan regorge de ces métaux rares, et notamment du lithium. C’est ce que révèle un rapport annuel sur les ressources minières en Afghanistan rendu par l’Institut d’études géopolitiques des États-Unis au début de cette année 2021. Celui-ci précise que l’Afghanistan possède, entre autres, des gisements de bauxite, de cuivre, de fer, de lithium et de terres rares. Son stock de lithium serait l’un des plus grands non exploité à ce jour.
Des matières premières nécessaires à la transition énergétique
Le cuivre et le lithium sont les deux matières les plus convoitées. Le cuivre est particulièrement utilisé pour la fabrication de fils électriques. Face au manque d’approvisionnement et à la hausse de la demande, son prix a fini par atteindre des records.
Le lithium, quant-à-lui, est essentiel au stockage de l’énergie éolienne et solaire. Or, il est également difficile à se procurer face au besoin croissant de certaines parties du monde. L’Union Européenne en est particulièrement dépendante dans la conquête de sa neutralité carbone.
L’AFP rapporte ainsi que le lithium est classé comme une matière première « critique ». D’autres métaux tels que le néodyme ou le dysprosium utiles à la fabrication d’éoliennes sont également présents en Afghanistan.
Une situation politique instable
Mais aujourd’hui, l’instabilité chronique du pays depuis 40 ans atteint son paroxysme. Les talibans ont en effet repris le pouvoir après le retrait des troupes de l’OTAN présente depuis une vingtaine d’année. Le groupe fondamentaliste religieux détient donc entre ses mains une manne économique considérable.
En parallèle, la Chine maintient ses relations diplomatique avec le nouveau régime en place. Le pays négociait déjà avec le régime précédent quant à l’exploitation de ces ressources rares. Toutefois, le climat politique instable pour l’heure rend presque impossible l’exploitation de ces ressources par une entreprise afghane ou étrangère.