L’Afghanistan regorgerait de minéraux inexploités. Estimées à $3 trillions par l’ancien ministre Wahidullah Shahrani, les ressources naturelles du pays représentent un atout énergétique des plus intéressants. Mais le pays est en proie à l’instabilité depuis le retour des talibans au pouvoir.
L’Afghanistan peut miser sur l’énergie
L’Afghanistan est une mine de ressources fossiles inexploitées, des métaux tels que le cuivre et l’or, ou le pétrole et le charbon. Mais surtout, l’Afghanistan peut devenir un fournisseur majeur des métaux rares nécessaire à l’exploitation des énergies renouvelables. Entre lithium, uranium, plomb, zinc et bauxite.
La crise sanitaire ayant fait monter en flèche le prix de l’énergie, c’est l’opportunité pour l‘Afghanistan de tirer son épingle du jeu. Des ressources qui permettraient de relancer l’économie du pays. Mais aussi de relancer l’afghani dont le cours pourrait être impacté par le contexte politique.
Des investissements à long terme en vue
Miser sur les ressources de l’Afghanistan représente un investissement lucratif et bénéfique à long terme. Si l’on prend le cuivre, le consortium Metallurgical of China (MCC) a déjà investi dans un projet de 30 ans depuis 2008. Le projet Aynak est ainsi le plus important projet de cuivre du pays. Représentant 11 millions de tonnes de cuivre, soit environ 100 milliards de dollars.
De grandes réserves de métaux rares
Un rapport de 2019 du ministère des Mines et du pétrole a estimé à presque 30 millions de tonnes les ressources en cuivre. Une estimation soutenue par la feuille de route du ministère estimant qu’il y a encore 28,5 millions tonnes dans les gisements de porphyre.
Combinés, ces chiffres représentent 60 millions de tonnes de cuivre, soit des centaines de milliards de dollars.
L’Arabie Saoudite du lithium
En 2010, un mémo du département de la défense américaine a décrit l’Afghanistan comme une “Arabie Saoudite du lithium”. Aux mots choisis, les États-Unis ont présenté le pays comme un important fournisseur mondial en métal de batteries.
Un parallèle qui a été dressé alors que le lithium n’était pas encore utilisé pour les véhicules électriques et la transition énergétique.
Également, une étude géologique américaine de 2017/2018 a constaté des gisements de spodumène. Ce minéral contenant lithium n’a cependant pas pu être estimé en termes quantitatifs, et n’a pas été mentionné côté afghan. Cependant, l’Afghanistan a annoncé détenir 1,4 million de tonnes de terres rares, avec près de 17 éléments utilisés dans l’électronique et l’équipement militaire.
Un frein sur le militaire ?
Néanmoins, l’exploitation de ces ressources pourrait se limiter à l’électronique. Si l’on s’en tient à l’interview de Wahidullah Shahrani en 2010. La BBC s’est interrogée sur la potentielle exploitation de ces ressources dans le cadre de l’affrontement entre les forces onusiennes et les Talibans. Une possibilité mise de côté par l’ancien ministre, qui a localisé les gisements dans les « zones les plus sécurisées du pays ».
Or aujourd’hui, les talibans gouvernent le pays.
De l’Or
En parallèle, un rapport de 2019 du ministère afghan fait état de près de 2700 kg d’or, soit 170 millions de dollars pour le pays. Une ressource minime, comparée au minerai de fer, estimé à 2,2 milliards de tonnes, soit 350 milliards de dollars sur le marché actuel. À cela, il faut ajouter les nombreuses sources de métaux comme l’aluminium et le zinc, qui sont localisés dans de nombreuses aires du pays.
Fort potentiel en gaz et pétrole
Le pays abrite 16 trillions de pieds cubes de gaz naturel et 500 millions de barils de gaz naturel liquide. On peut également ajouter le milliard et demi de barils de pétrole, évalué à 107 milliards de dollars. D’après ces rapports, ces gisements de pétrole se trouvent majoritairement dans le bassin afghan tadjik, dont l’exploitation serait bénéfique à la communauté locale.
Du lithium, du pétrole, du gaz et des pierres précieuses
Enfin, l’Afghanistan est une mine historique de lapis-lazuli, rubis et émeraudes. Des pierres précieuses à 150 dollars le carat. Or pour le moment, son exploitation n’est pas organisée totalement par les autorités. En d’autre terme, la plupart des mines sont illégales.
En somme, l’Afghanistan est un pays riche de ses ressources fossiles. Certaines sont même indispensables pour la transition énergétique enclenchée.
Plus souvent pointé du doigt pour sa situation politique que pour son potentiel en affaires, le pays représente une mine presque vierge d’exploitation. Ayant peu de projets miniers sur place, l’Afghanistan pourrait tirer son épingle du jeu. Ainsi devenir l’un des principaux fournisseur énergétique de demain.