Le 18 avril 2024, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique et la Suède ont formalisé leur engagement envers le captage et stockage du carbone par la signature de protocoles d’accord pour le transport transfrontalier de CO2. Ces accords sont essentiels pour l’établissement d’un marché européen du CCS (Capture et Stockage du Carbone), une technologie cruciale pour lutter contre le réchauffement climatique.
La technologie CCS et son importance
La technologie CCS implique la capture des émissions de CO2 à la source, telles que les cheminées d’usine, et leur stockage dans des réservoirs géologiques après liquéfaction. Cette approche est progressivement adoptée en Europe, soutenue par des organisations influentes comme l’IPCC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et l’IEA (Agence internationale de l’énergie), pour réduire efficacement les émissions de dioxyde de carbone.
Rôle central de la Norvège
La Norvège est considérée comme un site clé pour le CCS en raison de ses anciens gisements d’hydrocarbures en mer, ce qui en fait un cimetière de carbone potentiel. Le projet « Northern Lights » mené par Equinor, Shell et TotalEnergies joue un rôle majeur, prévoyant de réceptionner du CO2 de diverses installations industrielles pour le stocker sous les fonds marins de la mer du Nord à partir de 2025.
Implications commerciales et défis économiques
Bien que ces protocoles offrent des avantages commerciaux pour les entreprises émettrices de CO2, les aider à remplir leurs obligations climatiques, le coût élevé du CCS reste un frein comparé à des alternatives comme l’achat de quotas d’émission. À la fin de 2023, le CCS était pratiqué par 40 entreprises à travers le monde, captant environ 45 millions de tonnes de CO2 annuellement, soit seulement 0,1% des émissions mondiales.
Pour atteindre les objectifs de zéro émission nette d’ici 2050, le CCS doit empêcher environ 1,3 milliard de tonnes de CO2 d’être émises chaque année d’ici 2030, selon les estimations de l’AIE. Cela représente une augmentation nécessaire de trente fois par rapport aux niveaux actuels.