L’Irak et BP, géant pétrolier britannique, sont sur le point de conclure un accord stratégique pour le développement de quatre champs pétroliers situés dans la région de Kirkouk, au nord du pays. Ce projet d’envergure, officialisé par un mémorandum d’entente signé à Londres, vise à réhabiliter et augmenter la production pétrolière et gazière du pays.
Le ministre du Pétrole irakien, Hayan Abdel-Ghani, a précisé que la production actuelle de 350 000 barils par jour (bpj) pourrait atteindre 450 000 à 500 000 bpj une fois le projet opérationnel. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’Irak de maximiser ses ressources énergétiques tout en limitant les impacts environnementaux liés au torchage du gaz.
Une stratégie énergétique ambitieuse
En plus de la réhabilitation des champs pétroliers, l’accord met l’accent sur l’exploitation du gaz brûlé, une pratique encore courante en Irak mais fortement polluante. En décembre dernier, le gouvernement irakien s’est engagé à récupérer 80 % de ce gaz d’ici fin 2025 et à mettre un terme définitif à cette pratique d’ici 2027.
Le torchage, qui consiste à brûler l’excédent de gaz lors de l’extraction du pétrole, représente une perte énergétique majeure pour un pays où les centrales électriques dépendent fortement des importations de gaz iranien. Ces importations, qui couvrent environ un tiers des besoins énergétiques du pays, sont régulièrement suspendues par Téhéran, aggravant les coupures d’électricité pour les 45 millions d’Irakiens.
Un projet multifonctionnel
En août, BP a annoncé que ce projet à Kirkouk inclut des investissements dans les secteurs pétroliers et gaziers, ainsi que des initiatives pour la production d’énergie solaire. Le développement de ces infrastructures pourrait renforcer l’indépendance énergétique de l’Irak et diversifier ses sources d’énergie.
La région de Kirkouk, riche en hydrocarbures, est historiquement liée à BP, qui faisait partie d’un consortium ayant découvert les réserves de pétrole dans les années 1920. Aujourd’hui, ce projet symbolise un retour aux sources pour le géant pétrolier, tout en s’inscrivant dans les priorités de transition énergétique du gouvernement irakien.
Répercussions économiques et environnementales
Deuxième producteur de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Irak produit en moyenne quatre millions de barils de brut par jour. Avec cet accord, le gouvernement espère non seulement augmenter sa production, mais également réduire sa dépendance aux importations de gaz et limiter son empreinte carbone.
En exploitant le gaz brûlé, l’Irak pourra répondre à une partie de ses besoins domestiques en énergie tout en respectant ses engagements environnementaux. L’accord devrait être finalisé début février, marquant une étape majeure dans la stratégie énergétique du pays.