La collaboration fédérale pour le développement de l’éolien offshore vient de franchir une étape cruciale avec la signature d’un nouveau protocole d’accord (Memorandum of Understanding – MOU) entre le Bureau de la gestion de l’énergie océanique (BOEM) et le Département de la Défense (DoD). Ce partenariat vise à harmoniser les efforts pour déployer l’éolien offshore tout en assurant la sécurité énergétique des États-Unis et en préservant la capacité militaire sur le plateau continental extérieur (Outer Continental Shelf – OCS).
Le protocole a été signé lors de la conférence Offshore WINDPOWER à Atlantic City, dans le cadre de l’engagement de l’administration Biden-Harris en faveur des énergies renouvelables. La directrice du BOEM, Elizabeth Klein, et le Secrétaire adjoint à la Défense pour l’énergie, les installations et l’environnement, Brendan Owens, ont exprimé leur détermination à mettre en place une industrie éolienne offshore robuste qui coexiste avec les usages océaniques, dont les opérations militaires.
Le DoD, qui considère la transition énergétique comme cruciale pour la résilience et la fiabilité de ses ressources, a précisé que cette collaboration permettrait d’aligner les objectifs énergétiques du pays sur les impératifs de sécurité militaire. M. Owens a souligné l’importance de préserver les capacités d’entraînement et de test essentielles à la préparation militaire tout en accélérant le développement des infrastructures d’énergies renouvelables.
Définition des rôles et responsabilités
Le MOU clarifie les rôles du BOEM et du DoD, notamment en matière de révision des projets de bail offshore et de coordination lors des examens des projets éoliens. L’objectif est d’assurer une planification anticipée pour minimiser les impacts potentiels sur les opérations militaires. La mise en œuvre de ce protocole inclut la participation à des groupes de travail intergouvernementaux spécialisés dans les énergies renouvelables, permettant aux deux organisations de collaborer dès les premières étapes du processus de leasing offshore.
Le DoD et le BOEM s’engagent également à échanger régulièrement des informations et à consulter les parties prenantes des secteurs public et privé pour définir des zones compatibles avec les activités militaires. Le protocole permet au DoD d’identifier les espaces qui doivent être exemptés des contrats de location afin de garantir que les activités militaires essentielles sur l’OCS restent ininterrompues.
Objectifs d’énergie renouvelable de l’administration Biden-Harris
Ce partenariat soutient directement les ambitions de l’administration Biden-Harris, qui cherche à déployer 30 gigawatts de capacité éolienne offshore d’ici 2030 et 15 gigawatts de capacité éolienne flottante d’ici 2035. Ces objectifs visent à créer des emplois bien rémunérés et à contribuer à la lutte contre le changement climatique, en augmentant la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique américain.
Le MOU actuel complète un accord initial signé en juillet 1983 entre le DoD et le Département de l’Intérieur, qui prévoyait une coopération autour des ressources énergétiques sur l’OCS. Le protocole récemment signé va au-delà de cette entente historique en approfondissant la coordination pour répondre aux défis modernes de la transition énergétique.
Vers une énergie durable et compatible avec la défense nationale
Ce renforcement de la coopération interinstitutionnelle marque une étape significative pour garantir que le développement des infrastructures d’énergies renouvelables soit conforme aux besoins stratégiques de la défense nationale. Grâce à une communication renforcée et à une planification intégrée, le BOEM et le DoD visent à maximiser l’utilisation des ressources de l’OCS tout en préservant la sécurité militaire, essentielle à la protection nationale.