Les groupes italien Eni et algérien Sonatrach ont annoncé jeudi avoir signé un nouvel accord pour le développement de champs gaziers en Algérie et des projets de “décarbonation dans l’hydrogène vert”.
Ainsi, cet accord, paraphé à Rome par les patrons des deux compagnies, Claudio Descalzi et Toufik Hakkar, s’inscrit dans le cadre des efforts entrepris par l’Italie depuis l’invasion de l’Ukraine pour réduire sa dépendance à l’énergie russe.
En outre, la signature s’est déroulée en présence du chef du gouvernement italien Mario Draghi et du président algérien Abdelmadjid Tebboune, en visite d’Etat dans la capitale italienne.
L’Algérie, partenaire énergétique de l’Italie
“Chaque fois que la production (de gaz, ndlr) augmentera, nous pourrons (en) fournir à l’Italie qui ensuite pourra l’envoyer à tout le reste de l’Europe. Au sujet de l’électricité, nous nous sommes mis d’accord avec nos amis italiens pour mettre en place un câble sous-marin qui partira de l’Algérie et qui arrivera en Italie”, a déclaré M. Tebboune à l’issue d’un entretien avec son homologue italien Sergio Mattarella.
“L’Algérie, depuis longtemps, est un partenaire stratégique pour l’Italie en ce qui concerne l’énergie mais aussi pour d’autres secteurs. Nous sommes reconnaissants à l’Algérie pour l’intensification de cette collaboration, comme nous l’avons enregistrée ces derniers mois”, a relevé le chef de l’Etat italien.
M. Draghi et son chef de la diplomatie Luigi Di Maio se sont rendus successivement à Alger ces dernières semaines.
La lettre d’intentions signée jeudi “représente une étape supplémentaire dans le renforcement de la coopération énergétique entre l’Italie et l’Algérie et est en ligne avec la stratégie d’Eni de diversifier ses sources d’énergie”, a souligné le groupe italien dans un communiqué.
Eni et Sonatrach coopère
Concrètement, Eni, acteur clef du secteur des hydrocarbures en Algérie, et le géant étatique Sonatrach vont évaluer le potentiel “de développement accéléré de champs spécifiques déjà découverts par Sonatrach en Algérie”, selon le communiqué.
Les volumes de production espérés sur ces champs sont d’environ trois milliards de m3 par an, ce “contribuera à augmenter les capacités d’export de l’Algérie vers l’Italie via le gazoduc Transmed” qui relie les deux pays en passant par la Tunisie, selon Eni.
Parallèlement, Eni et Sonatrach vont mettre à l’étude un projet pilote pour la production d’”hydrogène vert” sur le site du puits pétrolier de Bir Rebaa North, dans le désert algérien, exploité par Eni et Sonatrach.
L’Italie importe 95% du gaz qu’elle consomme, dont environ 40% provenaient de Russie en 2021. L’Algérie, l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Italie, est son deuxième fournisseur de gaz.
Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu’en 2027, avec deux années optionnelles supplémentaires.