Le gouvernement a demandé aux préfets de “mettre en place toutes les actions requises” pour accélérer le traitement des projets d’énergies renouvelables en cours, y compris de parcs éoliens terrestres, selon une circulaire datée de vendredi et obtenue par le site Contexte.
Face à la crise énergétique, quatre ministres dont ceux de l’Intérieur, de la Transition écologique et de la Transition énergétique demandent aux services déconcentrés de l’Etat de “mettre en place toutes les actions requises afin de faciliter et d’accélérer le traitement des dossiers (…) en cours et à venir”.
Au total, ces dossiers en cours d’instruction représentent “près de 10 GW de projets photovoltaïque et éolien et environ 5 TWh de capacités de gaz renouvelables”.
Pour le gouvernement, il s’agit de “faire en sorte qu’aucune instruction n’excède 24 mois, sauf situation très exceptionnelle”, selon cette circulaire.
Les services déconcentrés de l’Etat sont également invités à observer “un objectif de 18 mois entre la date de dépôt d’un projet de renouvellement ou d’augmentation de puissance de parcs éoliens existants, et sa mise en oeuvre”.
Selon Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne, le syndicat des professionnels de la filière éolienne (350 membres), la circulaire vise notamment l’accélération du traitement des dossiers d’éolien terrestre, sources de controverses récurrentes dans l’opinion.
“Il y a 5 GW de projets (d’éolien terrestre) en attente d’autorisation, soit 15% de la capacité déjà installée sur le territoire, c’est considérable”, a-t-il souligné.
Alors que le développement de projets éoliens suscite de plus en plus d’opposition, freinant leur déploiement, le gouvernement veut faire adopter un projet de loi pour accélérer les procédures et rattraper le retard de la France dans l’éolien et le solaire.
En février, dans un discours prononcé à Belfort, peu avant la guerre en Ukraine, le président Emmanuel Macron avait fixé les lignes de la nouvelle politique énergétique de la France, en annonçant un vaste plan de relance du nucléaire civil et l’essor de l’éolien marin, mais un coup de frein sur les éoliennes terrestres.
“Dans la situation énergétique que nous connaissons avec des hivers qui s’annoncent difficiles au moins jusqu’en 2025, l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire et la crise du gaz russe, l’éolien, le solaire et la méthanisation sont les seuls moyens de production que nous avons pour produire des megawattheures en plus”, a souligné Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne.