Le Danemark, souvent cité en exemple pour sa transition énergétique ambitieuse, fait face à un coup d’arrêt inattendu. L’Agence danoise de l’Énergie n’a reçu aucune offre pour les parcelles de North Sea I (A1, A2 et A3), un projet phare en mer du Nord censé atteindre une capacité de 6 gigawatts (GW).
Des résultats qui interrogent
Le ministre de l’Énergie, Lars Aagaard, a exprimé sa déception face à cette situation. « C’est un résultat très décevant. Nous devons comprendre les raisons derrière ce manque d’engagement », a-t-il déclaré. L’Agence danoise de l’Énergie a été chargée d’enquêter auprès des acteurs du secteur pour mieux cerner les freins économiques et structurels qui ont conduit à cette issue.
Parmi les premières explications avancées figure le contexte économique défavorable. L’éolien offshore, pourtant crucial dans la transition énergétique européenne, souffre actuellement de l’inflation des coûts de construction et de la hausse des taux d’intérêt.
Une désaffection notable des acteurs privés
Le groupe suédois Vattenfall, acteur clé de l’éolien, a confirmé ne pas avoir soumis d’offre pour ce projet. Selon son porte-parole, Rasmus Helveg Petersen, les conditions économiques actuelles rendent ces projets difficilement viables malgré les excellentes conditions naturelles offertes par la mer du Nord, telles que des vents constants et des fonds marins propices.
Cette décision reflète une tendance plus large : les investisseurs hésitent à s’engager dans des projets éoliens offshore d’envergure, jugés coûteux et risqués dans le contexte économique actuel.
Un revers pour les objectifs climatiques du Danemark
Le Danemark s’est fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables. Actuellement, sa capacité éolienne offshore atteint 2,7 GW. Le gouvernement vise cependant 14 GW d’ici 2030, un seuil essentiel pour respecter ses engagements climatiques. North Sea I devait jouer un rôle clé dans cette stratégie.
Trois autres projets – Hesselø, Kattegat et Kriegers Flak II – seront soumis à des appels d’offres en 2025. Les autorités espèrent que les conditions de marché s’amélioreront d’ici là, offrant un contexte plus favorable à l’investissement.
Des défis communs au secteur européen
Le revers danois reflète des problématiques partagées à l’échelle européenne. L’éolien offshore, bien que stratégique pour la transition énergétique, est soumis à des contraintes économiques accrues. L’augmentation des coûts des matériaux, combinée aux incertitudes liées à la conjoncture économique, pèse lourdement sur les projets.
Alors que l’Union européenne mise sur cette technologie pour atteindre ses objectifs climatiques, les difficultés rencontrées au Danemark soulignent la nécessité de repenser les mécanismes de soutien à ce secteur.